Les travaux du dialogue national achevés depuis le 4 octobre 2019, les regards sont tournés vers la mise en application des résolutions qui ont été prises. Pour sa part, Dieudonné Essomba porte un intérêt particulier à la forme de l’Etat car il y voit une panacée à la situation sociopolitique de l’heure.
Dieudonné Essomba semble avoir épuisé son répertoire d’arguments pour démontrer que le fédéralisme sied au contexte sociopolitique tendu actuellement au Cameroun lorsqu’il écrit sur sa page Facebook ce 22 octobre 2019 : « C’est un ultime appel à adopter immédiatement la seule solution qui peut encore sauver les meubles ».
En effet, depuis le début de la crise dans les deux régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, l’économiste ne cesse de soutenir mordicus que le fédéralisme est la solution pour mettre fin aux violences dans ces parties du pays.
Ci-dessous l’intégralité de cette autre publication au sujet de la forme de gouvernance ce 22 octobre 2019.
Mon « obsession » pour le fédéralisme
Mon appel au fédéralisme n’est pas une obsession, contrairement à ce que pensent certains détracteurs !
C’est un ultime appel à adopter immédiatement la seule solution qui peut encore sauver les meubles, car nous franchissons déjà le seuil où le fédéralisme lui-même ne sera plus une solution au problème anglophone !
La chance actuelle du Cameroun est que la population anglophone n’a pas encore intériorisé la séparation, et que son élite reste encore attachée au Cameroun, même si majoritairement, elle est fédéraliste.
Mais c’est une situation qui ne va pas durer ! Le temps presse, les Amba Boys entrent de plus en plus dans la mentalité populaire comme des héros et commencent à incarner des modèles pour la jeunesse anglophone désœuvrée. Ce n’est pas les généraux de l’armée camerounaise qui suscitent de l’admiration, mais les exploits du « Field Marshall » dont la mort a été annoncée plusieurs fois et qui a nargué l’Etat en se faisant introniser Chef le 1er Octobre passé, pendant le Grand dialogue national !
L’influence des élites disparaît progressivement, et très peu de Ministres, voire de Chefs traditionnels peuvent encore parler à la population avec autorité.
Et pendant ce temps, la Sécession monte en force. Partie avec des mains et quelques fusils traditionnels, on la voit aujourd’hui, dans des images, avec des armes de plus en perfectionnées. Par exercice, elle améliore son organisation et ses stratégies de combat.
Après avoir chassé l’Etat des zones rurales, elle exerce une terrible pression sur les grandes villes qu’elle contraint aux Villes Mortes et aux rentrées Mortes.
Sa marge de progression reste encore grande et elle n’a pas encore atteint le pic de sa nuisance.
Le temps est contre nous, et il faut immédiatement mettre fin à cette dynamique en proclamant la Fédération, seul modèle capable de contrôler une Sécession couvrant une population de cette taille.
Il n’existe pas d’autre solution et que personne ne compte sur une victoire militaire : nous ne les battrons pas ! Comme je l’ai dit il y a 3 ans, le Cameroun n’a pas les moyens politiques, économiques, financiers et diplomatiques pour réduire militairement la Sécession anglophone
Il ne sert donc à rien de persister dans cette voie qui ne fait qu’aggraver les lignes de fracture entre les Francophones et les Anglophones !
Comme il ne sert absolument à rien à proposer des demi-solutions, comme cette histoire de statut spécial. Vous allez appliquer votre statut spécial où ? Sans commandants de brigades, sans sous-préfets, avec des préfets immobilisés et des gouverneurs qui ne se déplacent qu’avec des chars de guerre, vous allez appliquer votre décentralisation et votre statut spécial comment ?
Nous ne sommes pas ici dans un débat universitaire, où on peut se donner le plaisir de comparer les systèmes politiques, mais sur un terrain sanglant, où les Forces de défense et les Amba Boys s’entretuent ! Le sang coule à flots et les têtes sont décapitées.
Il ne s’agit donc plus ici de choisir le système qui flatte le plus notre égo, mais celui qui va mettre fin à la guerre !
D’un côté, nous avons un Gouvernement qui ne veut pas se départir de son Etat unitaire qu’il assaisonne à toutes les sauces de sa décentralisation, de l’autre, nous avons une Sécession arc-boutée sur son Indépendance, les deux camps étant mêmement déterminés, alors qu’aucun ne peut battre l’autre.
Qu’est-ce qu’on fait ?
J’ai dit et je redis qu’il faut aller à la Fédération et maintenant.
Pas demain !
Car, demain, il sera trop tard !
Dieudonné Essomba