En défenseur infatigable du fédéralisme, l’économiste déclare que la solution de viendrait pas des forces militaires sur le terrain dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
La guerre dans les deux régions d’expression anglaise dure il y a cinq ans. Malgré les dialogues et les appels à déposer les armes, la saignée humaine persiste.
Sur ce point, Dieudonné Essomba affirme que la seule voie pour résoudre la crise c’est d’aller au fédéralisme puisque les populations, estime-il, servent plutôt de guide aux hommes armés qui sont leurs « enfants » au détriment des forces de défense qui ont « de moins en moins d’utilité ».
Lebledparle.com vous propose de parcourir cette publication du consultant média sur sa page Facebook le 4 juillet 2021.
Une petite question : Qu’allons-nous négocier avec les séparatistes anglophones ?
Un grand nombre d’individus me critiquent sur ma prétendue « obsession du fédéralisme », au motif que ce modèle d’Etat ne serait pas la panacée.
Moi, je leur pose une simple question : « si on exclut la fédération, qu’est-ce que nous allons alors négocier avec les Anglophones qui ont pris les armes ? «
Nous savons tous que l’Etat unitaire a fait tout ce qu’il pouvait offrir, avec sa décentralisation et ses statuts spéciaux. Cela n’a en rien réduit la colère des Amba Boys qui ne veulent rien entendre.
Maintenant, qu’allons-nous négocier ? Qu’est-ce qu’on peut leur proposer d’autre pour espérer les voir laisser les armes ? A moins de persister dans l’idiote illusion que le Gouvernement finira par venir militairement à bout de cette sécession, que pouvons-nous proposer d’autre que le fédéralisme en cas de négociation ?
J’ai dit et j‘ai répété qu’il faut aller au fédéralisme et immédiatement, car le temps joue largement en faveur de la Sécession. Chaque jour qui passe nous rapproche de la séparation. Il y a 5 ans, le terme « Ambazonie » était totalement inconnu, y compris chez les Anglophones eux-mêmes. Aujourd’hui, il est devenu un nom commun, l’un des plus prononcés sur la scène nationale et internationale.
Une littérature épique se développe déjà sur les faits d’armes de leurs combattants, qui deviennent de nouveaux héros fêtés et chantés par des griots. Le drapeau bleu-blanc entre de plus en plus dans le subconscient, les airs de leur hymne national deviennent de plus en plus familiers, et après le premier choc, les gens n’écartent plus la possibilité d’un Etat anglophone.
Les Anglophones qui adhéraient au Cameroun et qui ont cru au rêve d’unité disparaissent chaque jour, le dernier étant l’ancien Premier Ministre ACHIDI ASHU. Ne vont rester que les enfants qui n’auront connu que la guerre de sécession et auront grandi dans l’idéologie de la haine du Cameroun.
Comment peut-on croire qu’avec ça, on peut encore ramener les Anglophones sagement dans l’Etat unitaire ?
Cependant que face à cette dynamique infernale, le Gouvernement unitaire n’a plus aucune solution. La force brutale sur laquelle il comptait s’est embourbée dans les lugubres forêts du Sud-Ouest et les sinistres grottes du Nord-Ouest, où les Amba qui sont des autochtones évoluent comme un poisson dans l’eau. Les instruments militaires sur lesquels on a misé ont de moins en moins d’utilité, alors que les Sécessionnistes améliorent leur capacité de résistance et d’attaque.
Les appels désespérés à la collaboration de la population n’ont aucun impact, bien au contraire ! La population aide plutôt les Séparatistes, ce qui est normal puisque ce sont leurs enfants ! Face à un Gouvernement autiste qui ne leur promet rien d’attractif, que son modèle paternaliste de sous-préfets et ses préfets, ils choisissent naturellement la souveraineté.
La seule perspective de paix est le retour à un Etat fédéral rénové, dans lequel les Anglophones bénéficieront d’une souveraineté absolue sur certaines matières, sans que Yaoundé ait à interférer sous quelque forme que ce soit dans ces domaines.
Car au point nous en sommes, c’est la seule solution réaliste. En persistant dans leur entêtement et leur autisme, les partisans de l’Etat unitaire détruisent le Cameroun. Les Anglophones sont entrain de partir devant nos yeux, et ils finiront par partir si nous ne mettons pas fin à notre folie.
Et tous ceux qui auront contribué à ce départ porteront à jamais cette lourde responsabilité.
Ils recevront le mépris de la postérité !
Leurs noms seront utilisés pour désigner les chiens !