Samuel Dieudonné Ivaha Diboua Gouverneur de la région du Littoral, dans un entretien avec le journaliste Martin Camus Mimb, a affirmé avoir eu recours à la décoction de Mgr Kleda pour vaincre le coronavirus.
De long en larme, le Gouverneur de la région du Littoral est revenu cette maladie dont il a été victime ainsi que sa gestion dans son territoire de commandement.
Lebledparle.com vous propose dans son intégralité, l’entretien entre Martin Camus Mimb et le gouverneur de la région du Littoral.
Bonjour M. Le Gouverneur !
Bonjour M. Camus Mimb
La 1ère question M. Le Gouverneur est de savoir si vous allez définitivement bien ?
Je pense que si vous regardez la télévision depuis 3 semaines, vous me voyez debout et sans béquille.
J’arbore très souvent un cachez nez quand je suis appelé à encadrer une cérémonie. Je peux donc dire que je me porte bien !
On a eu peur lorsque l’on a appris votre maladie. Heureusement que vous êtes revenu avec ce message abondamment relayé sur les réseaux sociaux. Mais s’il fallait plusieurs semaines revenir sur cette période, que diriez-vous ?
C’est une expérience que je ne souhaite à personne de vivre. Vous savez quand vous êtes souffrant, les gens compatissent mais ils ne savent pas exactement ce que vous ressentez. Je ne vais pas ici rentrer dans les détails de mes souffrances mais sachez que le covid 19 est bel et bien une réalité présente sur notre territoire. Certains ont estimé que je n’aurai pas dû me rendre à l’aéroport parce que c’est là-bas que j’aurai attrapé ce virus, mais je tiens à rappeler que j’y étais avec des collaborateurs qui ne sont pas tombés malades. Ce qui veut dire M. Mimb que cette maladie peut toucher n’importe qui, n’importe où et à n’importe quel moment.
Quelles sont aujourd’hui les réalités de la prise en charge de cette maladie à Douala ?
De manière globale, nous avons une cellule régionale qui s’occupe de la coordination des activités de riposte contre le covid 19. Lorsque je suis tombé malade, j’ai passé la main de la gestion de cette cellule à un collaborateur qui jusqu’à ce jour a fait un brillant travail. Au travers de votre micro je le félicite ainsi que toute l’équipe qui l’accompagne ! De mon lit d’hôpital j’ai expérimenté le travail satisfaisant effectué par cette équipe. Je tiens d’ailleurs à témoigner que ce sont les médecins de Douala qui m’ont soigné en appui du produit de Mgr Kleda, archevêque de Douala. Cette combinaison a permis au Seigneur de me remettre sur pied.
M. Le Gouverneur, l’on a vu fuité sur les réseaux sociaux une correspondance qui a effrayé. Elle parlait de la commande de plusieurs cercueils. Du coup on s’est dit qu’à Douala le coronavirus a fait plus de victimes qu’on ne le disait. Pouvez-vous nous faire la lumière sur cette affaire ?
J’ai eu écho de cette affaire. Mais vous savez, les réseaux sociaux s’emballent très vite dans des histoires et font des conclusions hâtives. Je vais faire un recadrage sur votre antenne. A l’occasion d’une réunion de la cellule régionale de lutte contre le covid 19, il a été suggéré à cause de la cadence des décès qui pouvait flamber, qu’il était urgent que le Maire de Douala nous fasse produire des cercueils. Le Maire nouvellement installé, nous a fait comprendre que son budget ne lui permettait pas encore de réaliser ce travail.
C’est ainsi que le délégué régional des forêts et de la faune a été saisi pour qu’il mette à la disposition de la mairie du bois pour la fabrication des dits cercueils. Comprenez qu’il s’agissait pour nous d’opter pour des mesures préventives pour contrecarrer l’avancée galopante de cette maladie qui décime rapidement les vies. Au moment où nous menions cette action, il n’y avait pas 100 morts sur le carreau à Douala comme cela s’est dit. Notre action était préventive, elle ne mettait la pression sur personne.
En tant qu’autorité administrative, comprenez-vous l’impact psychologique que crée le covid 19 sur les familles qui perdent des proches dont elles sont privées parfois des corps ? Si oui, que faut-il faire pour résoudre ce problème qui ajoute de la tension et de la psychose dans un contexte déjà difficile ?
En effet, il s’agit de situations émotionnelles extrêmement difficiles. Nous sommes conscients de ce que la perte d’un être cher parfois de façon subite est quelque chose de très difficile à maitriser. On comprend donc que certaines familles s’emportent souvent ! Cependant, reconnaissons aussi et je dois le dire aux populations que les enterrements rapides des personnes victimes du coronavirus sont des recommandations de l’OMS et non des autorités.
J’en appelle donc à beaucoup de responsabilité, d’humilité et de calme de la part des populations et même des autorités de tous bords. C’est cette retenue que nous avons observé le weekend dernier (Samedi 16 mai ndlr) à Bonabéri à la suite du décès du prophète Franklin Ndifor. Il a fallu faire comprendre à la famille qu’il était véritablement décédé. Ça a pris du temps mais il le fallait. Nous allons continuer de fonctionner ainsi.
M. Le Gouverneur de la région du Littoral, peut-on dire que les populations de la région et de la ville de Douala respectent les mesures barrières malgré la sensibilisation ?
Le 1er constat que je tiens à faire est que Douala est la ville ou toutes les populations se sont vite soumises au port du cache nez. Certes le port du masque est parfois fantaisiste, mais croyez-moi il n’y a aucune ville, ou cette mesure est autant respectée. Je dis bien aucune ville !
Le travail de sensibilisation va néanmoins se poursuivre vis-à-vis des personnes vulnérables telles que les enfants de la rue. Et en ce qui concerne les bars, je tiens à dire ici que j’ai instruit à mes collaborateurs de fermer les établissements qui iront au-delà de l’heure fixée sur leurs licences.
Terminons avec la préparation du Chan M. Ivaha Diboua. Le covid 19 nous a privés de cette compétition en avril dernier, mais est ce que la mise en forme des infrastructures à Douala se poursuit ?
Elle se poursuit ! J’ai visité Japoma récemment et j’ai vu des améliorations notamment pour ce qui est de la piscine olympique. Le personnel travaille mais avec un rythme freiné par le respect des mesures barrières sinon la coordination des sites se poursuit.