Comme annoncé le 9 septembre 2019, le Président de la République s’est adressé à la Nation camerounaise ce mardi 10 septembre 2019. Le discours du Chef de l’Etat a porté essentiellement sur la crise anglophone avec à la clé l’annonce d’un dialogue national à la fin du mois de septembre en cours. Dans une publication sur son mur Facebook, Me Christian Bomo Ntimbane, Avocat au Barreau de Paris fait une analyse du dialogue annoncé. Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.
MON ANALYSE SUR LE GRAND DIALOGUE NATIONAL
Il est apparu au de son discours à la nation, que Paul BIYA a bien diagnostiqué que c’est la diaspora qui est au cœur des remous politiques au Cameroun.
Il a dit que c’est elle qui finance, active par des discours de haine sur les réseaux sociaux….
Ce diagnostic est vrai.
La diaspora est au cœur de la paix sociale et politique au Cameroun.
Les camerounais de l’intérieur ne sont pas un problème pour le régime.
Parler d’un dialogue à la suite d’une situation conflictuelle renvoie à s’entendre avec son contradicteur, son ennemi ou son adversaire.
Il en ressort de ce constat que le dialogue national en gestation n’aura de chances de succès que si la diaspora est convaincue de son importance.
Bien évidemment, il ne s’agira pas de la diaspora BIYA compatible, mais celle qui soutient les ambazoniens et le leader du MRC emprisonné, largement majoritaire, politiquement très active et exerçant un lobbying efficace auprès des chancelleries occidentales et organisations internationales ;
L’envoi des délégations pour rencontrer cette diaspora est le moment déterminant de ce dialogue.
Si ça ne réussit pas, le dialogue sera inéluctablement plombé.
Tout refus de participation de cette diaspora au dialogue n’augurera rien de convaincant quant au retour de la paix au Cameroun.
Il sera donc question de bien négocier avec cette diaspora qui posera certainement des préalables que le gouvernement devra examiner avec la plus grande attention.
On peut y voir l’incontournable préalable libération des prisonniers politiques y compris ceux de la crise postélectorale.
Me Christian BOMO