Changer d’abord la nature de l’état et choisir la forme de l’état ensuite!
La scène politique camerounaise est remplie de partisans du fédéralisme qui présentent en long et en large les avantages de cette forme de l’état, qui est présentée comme la panacée, le médicament miracle qui soignera tous les maux de la société.
Des pays comme la Chine qui ont réussi à se hisser à la position de première puissance économique avec un état unitaire montre bien que toutes les formes de l’état peuvent potentiellement conduire au succès …ou à la faillite. Chaque peuple est donc appelé à choisir souverainement la forme qui lui convient le mieux.
Nous appelons de tous nos vœux et de toutes nos luttes ce jour où le Peuple Souverain au Cameroun pourra créer un Etat à son service et en décider librement de la forme. Je ne doute pas qu’à une telle conférence constitutionnelle les arguments des fédéralistes seront pris en compte.
Je reste toutefois convaincu que ce n’est que dans la souveraineté que la forme idéale de l’état peut prospérer. Recherchons donc la Souveraineté d’abord et le reste nous sera donné en surplus.
Un pays qui collecte 5500 milliards d’impôts dont 85% est payé par des multinationales est un état néocolonial qui ne peut jamais être « bien géré ».
J’entends par bonne gestion la capacité de cet état à utiliser de façon libre et optimale ces ressources pour améliorer le bien-être du plus grand nombre.
Ceux qui payent le plus d’impôts ont la plus grande influence sur l’état. Quand ces derniers sont des étrangers, toutes les gymnastiques d’économistes ne suffiront pas pour mettre l’état central et les états fédérés au service de la Nation.
Cette situation de dépendance vis à vis des sociétés étrangères et donc des pays étrangers n’est pas le fait du hasard. Il est inscrit dans l’ADN des micros états créés par les colons au moment des indépendances.
Un effort de déconstruction de la nature de ces états s’impose…avant que la forme puisse délivrer tous ses bénéfices.
Fédéraliser le néocolonialisme ne constitue aucunement une avancée historique.
Le démantèlement de l’état néocolonial a pris des formes différentes dans divers pays, mais partout il a été le fruit d’une révolution.
Cette révolution peut prendre la forme d’une heureuse élection, d’une insurrection populaire, d’une longue lutte armée ou d’un coup d’état conduit par des officiers patriotiques. Mais sans elle, le reste est très difficile voire impossible.
Djeukam Tchameni