Le jeudi 04 mars 2021, dans un restaurent de Yaoundé, l’homme politique a réuni les journalistes autour d’un déjeuner de presse pour renouer avec ceux-ci, après un silence qui a duré 16 ans.
Désormais, il est disponible pour échanger avec la presse. Le déjeuner de presse a été aussi l’homme pour cet acteur majeur de la lutte politique du début des années 90 au Cameroun, de se présenter aux journalistes le livre biographique de l’homme qui a été rédigé par le célèbre écrivain camerounais Enoh Meyomesse, intitulé, « Djeukam Tchameni : une vie pour la révolution », ainsi que son CV pour connaitre qui est réellement l’homme et ne pas parler de lui à partir des ragots.
L’autre raison de sa rencontre avec les hommes de médias, est la présentation de son double chantier. Il s’agit, du programme ABC démocratie qui selon le promoteur Djeukam Tchameni, « vise à élever le niveau de conscience politique du citoyen moyen et de former les cadres associatifs et politiques de haute valeur». D’autre part, son deuxième chantier est le cadre citoyen de concertation (C3), créé en juillet 2020. Selon son promoteur, c’est un grand regroupement de partis et d’association au Cameroun avec 20 partis politiques et 30 associations, dont le nombre va encore augmenté au fil des jours. Le C3 est une méta organisation et non une coalition en tant que telle. « C’est un cadre qui permet aux gens de rester en interactions et de rechercher ce qu’ils peuvent faire en commun et de le faire. Une des choses qu’on a décidé de faire en commun est d’aider à la construction d’une haute autorité morale qui pourrait aider à résoudre les diverses crises auxquelles nous sommes confrontés et dans lesquelles, le gouvernement semble avoir des difficultés à s’en sortir tout seul et les belligérants et d’autres personnes de l’autre côté des conflits qui ne savent pas quoi faire. Si on trouve des camerounais crédibles, qui aiment leur pays et qui peuvent parler à l’un et à l’autre librement, alors je crois que ce sera ouvrir la porte d’une solution camerouno-camerounaise aux nombreuses crises auxquelles nous faisons face », explique Djeukam Tchameni.
Le but visé par ces deux chantiers est d’amener les camerounais à trouver ensemble des solutions pour redorer le blason du pays. « ABC démocratie, c’est pour la formation politique et C3, c’est pour effectivement arriver à nous faire passer de la dictature à la démocratie de façon concerté, que tout le monde se parle et non pas qu’on soit en train de se regarder en chaine de faïence. Si vous constater le Cameroun aujourd’hui, on est atomisé, à l’intérieure de l’opposition les gens ne se parlent pas et les gens de l’opposition certainement ne parlent pas avec ceux du pouvoir, à l’intérieur même du pouvoir, il y a les batailles de succession. Sans compter maintenant les puissances occidentales qui lorgnent nos richesses et qui elles-mêmes se battent pour contrôler le Cameroun. On est dans une situation extrêmement difficile qui nous donne des opportunités, mais qui également nous donne autant de menaces. Donc, c’est à nous de voir dans un contexte comme celui-là, comment on peut taire les différences, se concentrer sur l’essentiel pour qu’il y ait un changement dans la paix », ajoute-t-il.
Pendant son propos liminaire, Djeukam Tchameni a déclaré : « monsieur Biya est le seul qui fait la politique au Cameroun ». Il justifie sa déclaration par le fait que tout est concentré entre les mains du président de la République, l’homme à tout faire et omniprésent dans la vie nationale du pays. Il pense qu’il faut dégarnir la fonction présidentielle au Cameroun, pour qu’elle ne soit plus trop attractive. Il a aussi fait d’autres déclarations fortes. Il a aussi dit que ce n’est pas Ni John Fru Ndi qui a eu 39 % lors de la première élection présidentielle pluraliste au Cameroun, mais plutôt l’union pour le changement qui l’a accompagné au cours de cette élection.
S’agissant de la gestion des crises qui secouent le pays, l’homme politique pense qu’elle est calamiteuse. Selon lui, la crise socio-politique du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est gérée de façon honteuse, parce que les camerounais ne devraient pas perdre leur vie pour une crise qui peut être vite résolue.
Présent aussi à ce déjeuner de presse, Fabien Assigana a adressé un message à la presse. Il demande aux hommes de médias de plus classifier les hommes politiques de l’opposition en deux catégories : les mangeurs et les non mangeurs.