Jules Kamga pour l’éternité
Après une longue maladie qui l’a tenu à distance de son univers professionnel, Jules Kamga a finalement tiré sa révérence. Il était l’un des guitaristes africains les plus demandés de la place parisienne à une époque. A en croire Arol Ketch, c’est « un génie que le lugubre linceul de l’oubli veut ensevelir.
Icône de la musique Camerounaise, Jules Kamga a contribué à fabriquer plusieurs tubes. Son doigté magique est reconnaissable à la guitare sur la majorité des tubes camerounais des années 70 – 80.
Il est le meilleur d’entre tous. Il a carrément révolutionné le jeu de guitare. Julio ou encore Lucky Luke pour les intimes est un faiseur de tubes. On le retrouve à la guitare sur tous les succès de Moni Bilé ( Bijou, chagrin d’amour etc). Et que dire de sa prestation stratosphérique sur l’album « Muna Ndo » de Joe Mboulè. Le soliste nous montre toute l’étendue de son talent sur les titres « bye bye » et « Mkwe ba dia ».
Il a fait des merveilles sur des albums de Ben Decca
Jules Kamga a apposé sa griffe magique sur presque tous les albums de Marcel Tjahé. Aux côtés de Toto Guillaume dans l’équipe nationale du Makossa, il a réalisé des merveilles. C’est sa guitare rythmique qui faisait danser dans le Makossa. Moni Bilé reconnaitra que le Makossa a amorcé son déclin lorsque Jules Kamga s’est retiré des studios.
Mais ce beau génie de Jules Kamga ne s’est pas limité au Makossa, l’homme a embrassé plusieurs rythmes Camerounais. L’homme a notamment apporté des rifts terribles dans le Bikutsi,il suffit juste d’écouter des titres de Bonny Mballa, Mekongo président, Tity Edima , Uta Bella pour s’en convaincre. Jules Kamga a lui-même fait du Bikutsi et a mis sur le marché plusieurs chansons Bikutsi: Midzouc, Mane minga, Lily etc.
Jules Kamga apporte une révolution fondamentale dans le Mangambeu avec son jeu de guitare. Pour s’en convaincre, il suffit juste d’écouter les albums de Gapicha , Isidore Tamwo par exemple. L’homme est polyglotte, il chante aussi bien en duala, en ghomala, en Ewondo. Véritable symbole de l’intégration nationale. Le Cameroun que nous aimons voir.
Ailleurs ce monsieur serait adulé comme un Jimmy Hendrix. Et tout serait mis en place pour qu’il transmette son savoir aux jeunes dans des écoles de musique. Mais le Cameroun c’est le Cameroun. Que voulez-vous ?
Dans un pays fondamentalement ingrat, Jules Kamga est mort dans l’oubli, et le rôle qu’il a joué en faveur de l’essor de la musique Camerounaise est balayé du revers de la main. Même pas une médaille pour l’ensemble de son œuvre. Même pas une invitation sur plateau télé pour parler de son parcours et enseigner la jeunesse. » Regrette Arol Ketch