A
Monsieur le Directeur de publication du quotidien Le Messager
Objet : Droit de rectification.
Monsieur le Directeur de Publication,
Dans le numéro 3571 du quotidien Le Messager paru le mercredi 11 avril 2012, Monsieur Jean François Channon, journaliste dans cet organe de presse, a signé un article intitulé : « Règlement de comptes. Le Pm rejette les nominations du Mincom, voici les têtes que Issa Tchiroma voulait couper… »
. Dans le même article, l’auteur affirme que le ministre de la Communication « aurait voulu entre autres, limoger les proches collaborateurs qui ne sont pas soumis, pour les remplacer par d’autres, plus malléables ».
A l’évidence, les affirmations contenues dans l’article sus-évoqué constituent de fausses informations, qui sont malheureusement de nature à troubler le climat social au sein du département ministériel que le Chef de l’Etat a bien voulu placer sous mon autorité, tout en affectant la bonne perception que l’opinion publique peut en avoir.
Si Monsieur Channon avait, à l’occasion de cette publication, souscrit à l’exigence professionnelle d’investigation préalable, il lui aurait alors été aisé de se rendre compte que les nominations dans un département ministériel sont subordonnées à un processus basé sur une réglementation spécifique.
En ce qui concerne le Ministère de la Communication, le décret n° 2011/408 du 09 décembre 2011 portant organisation du gouvernement lui a conféré de nouvelles attributions, évolution qui a rendu nécessaire la modification de l’organigramme en vigueur. A cet effet, un projet préparé au niveau de mes services compétents fait encore l’objet d’une étude auprès des instances administratives habilitées, aux fins de sa transmission dans les services du Premier ministre, en vue de sa signature par le Président de la République.
Eu égard à ce qui précède, il apparaît pour le moins curieux qu’un journaliste professionnel puisse imaginer, puis publier que le ministre de la Communication a pu, par un acte ne se référant à aucun fondement légal objectif, procéder à une proposition de nomination des responsables dans son département ministériel.
De manière fort éclatante, il apparait que les allégations de Monsieur Channon constituent une faute professionnelle grave aux conséquences regrettables, puisque l’auteur de l’article querellé évoque par ailleurs l’idée d’un désaveu du chef du gouvernement vis-à-vis du ministre en charge de la Communication, appréciation tout aussi erronée, d’autant plus que fondée sur une fausse affirmation.
En fin de compte, il y a lieu de retenir ce qui suit pour votre information officielle :
Premièrement, la procédure de modification de l’organigramme du Mincom pour la prise en compte des nouvelles attributions dévolues à ce département ministériel, suite au décret du 09 décembre 2011 portant organisation du Gouvernement, suit actuellement son cours.
Deuxièmement, le Mincom n’a de ce fait introduit à ce jour aucune proposition de nomination auprès du Premier ministre, chef du gouvernement.
Troisièmement, les informations contenues dans l’article sus-indiqué de Monsieur Channon relèvent de la fantasmagorie, au même titre que l’idée d’un éventuel désaveu du chef du gouvernement, dont les instructions ne sauraient souffrir à mon niveau du moindre défaut d’exécution dans le cadre de l’application de la politique des Grandes réalisations, telle que définie par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Paul Biya.
Il reste toutefois regrettable, au moment, où les pouvoirs publics appellent de tous leurs vœux l’avènement d’une presse libre et responsable comme moteur de la cohésion et de la justice sociale dans notre, que des journalistes de la trame de Jean François Channon s’illustrent encore par des pratiques anti-professionnelles surannées, qui réveillent le soupçon de leur instrumentalisation par des commanditaires véreux, aux intentions inavouées.
Compte tenu de ce qui précède,
J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir faire procéder à la rectification des informations contenues dans l’article en cause, en application de l’article 52 de la loi 90/052 du 19 décembre 1990 relative à la liberté de la communication sociale, qui dispose que « le Directeur de Publication est tenu d’insérer gratuitement dans le plus prochain numéro, toutes les rectifications qui lui sont adressées par le dépositaire de l’autorité publique au sujet des actes de sa fonction qui auraient été inexactement rapportés ».
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur de Publication, l’expression de ma considération distinguée.
(é) Issa Tchiroma Bakary
Yaoundé, le 27 avril 2012