OLBIF, Lebledparle.com
Un débat d’envergure est prévu entre deux éminents universitaires camerounais sur l’origine des Jeux Olympiques. Le Pr Owona Nguini, vice-recteur de l’Université de Yaoundé II, et le Pr Édouard Bokagne, historien et chef du département d’Histoire à l’Université de Yaoundé I, vont croiser le fer lors d’un débat public.
Cette confrontation intellectuelle fait suite à des discussions animées sur les réseaux sociaux, déclenchées après la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Le Pr Owona Nguini a avancé l’idée que les Jeux Olympiques trouvent leurs racines en Afrique, plus précisément en Égypte, une position que le Pr Édouard Bokagne conteste fermement.
Le débat promet d’être un moment fort de réflexion et d’échange autour de cette question historique qui passionne tant les chercheurs que le grand public.
« Si le Pr Bokagné fuit le débat égyptologique sur les origines africaines et égyptiennes des jeux olympiques, je l’inviterai au laboratoire sur les sciences théoriques et appliquées des politiques (lastap) de l’université de Yaoundé il -dont je suis le directeur- pour venir nous expliquer comment la science politique, c’est du journalisme ! Serait-il d’accord ? Comme ça on fixe la date et l’heure ! », Commente le Pr Owona Nguini.
En attendant ce débat public qui pourrait être modéré par le professeur Nkolo Foe,Mathias Eric Owona Nguini annonce les déjà les couleurs d’un duel inédit. Sur sa page Facebook le politique donne les cours d’épistémologie à l’égyptologue Edouard Bokagne. Dans une sortie d’ « avant-match », MEON réduit péremptoirement le positionnement de son collègue d' »infantilisme épistémologique ».
Lire en intégralité, sa sortie :
« L’INFANTILISME ÉPISTÉMOLOGIQUE DU PR BOKAGNE : L’HISTOIRE – ACTION N’EST PAS L’HISTOIRE – DISCIPLINE. LE DÉBAT N’EST PAS QUI EST PROPRIÉTAIRE DE L’HISTORIOGRAPHIE OU DE L’HISTORICITÉ. IL EST DE SAVOIR SI C’EST PERTINENT OU SI C’EST UNE IMPOSTURE D’ENVISAGER UNE ORIGINE ÉGYPTIENNE ANTIQUE DES JEUX OLYMPIQUES
Le Professeur Édouard Bokagne fait ce qu’il sait faire: se cramponner à une discipline: sa discipline. Il envisage l’échange que nous aurons comme une défense de territoire. Si cela est légitime, ça l’est moins quand on se place dans la logique propre du savoir scientifique. Ceci est révélateur d’une crispation rentière expressive d’un logos étriqué. Le monde dans son infinité peut être l’objet de plusieurs découpes et découpages disciplinaires expressifs des intérêts souvent extra- scientifiques qui ont commandé ces marquages et quadrillages cognitifs et cognoscifs de territoire.
On ne saurait donc s’en tenir seulement à cette topologie des disciplines mais envisager des expéditions inter- disciplinaires pour mieux envisager la complexité du monde. Un chercheur humble ne saurait disqualifier les attaches disciplinaires des autres au motif de leurs appartenances disciplinaires ou sous-disciplinaires. La spécialisation requise pour conduire une intensification des recherches ne saurait être légitime si elle doit susciter l’enfermement disciplinaire fondé sur le confinement et l’enclavement. La vraie science, la grande science a toujours un fond universologique attentif à la complexité. Si le Pr Bokagne croit qu’il lui suffira d’exhiber ses attributs de grand prêtre de l’historiographie et/ou de l’égyptologie pour s’en sortir, il se trompe lourdement.
Tout son savoir d’égyptologue sur lequel il compte pour disqualifier le journaliste que je serai peut parfaitement, à l’occasion, être retourné contre lui. La Question Soulevée Peut Faire L’Objet De Différentes Appréhensions Disciplinaires En Fonctions De Cadrages Épistémologiques Et D’Outillages Méthodologiques Variables. Dès lors le positivisme éculé relevant d’une conception vieillotte de l’histoire fondée sur le spontanéisme factualiste qu’il y a chez le Pr Bokagne , ne paraît pas être une démarche appropriée. On attend de voir comment il va démontrer le contraire. De manière candide, il pense suffisant de proclamer que je suis Kamite pour liquider toute pertinence dans la position que je soutiens contre la sienne sur l’origine égyptienne des jeux olympiques. Avec une naïveté étonnante, il croit que cela suffirait à invalider cette position. bien entendu, ses prétentions y relatives ne sont pas fondées. Peut- être le professeur Nkolo Foe qui s’annonce comme le modérateur central, devrait lui conseiller de lire un peu Alfred Weber, Karl Mannheim Gyorgy Lukacz Ou Lucien Goldmann ou au moins Jürgen Habermas. On ne peut en effet faire avancer la connaissance scientifique sans développer une puissante conscience réflexive. Quand on regarde le positionnement étriqué de notre contradicteur, de telles ressources de réflexivité sont peu patentes. Moi j’aborderai le débat dans une perspective transversale bien éloignée de tout enclavement épistémologique et de tout tribalisme disciplinaire. Cela ne m’empêchera pas de mobiliser les ressources procurées par la sagacité politologique dont il ne faut pas croire qu’elle fonctionnera à contre- emploi. Il sera surprenant de voir que c’est le » journaliste » qui est le plus proche de la seba et non l’égyptologue cramponnée à son territoire. »
