En Afrique, on ne résout pas les problèmes en chassant les fauteurs de troubles mais en les intégrant au sein de la communauté pour que le linge sale puisse y être lavé.

Le passage de la caravane des chefs traditionnels à Ebolowa, pouvait en ces quelques mots résumer son message. Appelant les uns et les autres à jouer franc jeu pour une sortie de crise dans les zones en pleine agitation, les chefs traditionnels ont exhorté les hommes / femmes de médias surtout à relayer au message jusqu’au fin fond des villages.
« Nous avons entendu les cris de notre peuple : les veuves et les orphelins…nos enfants sont battus par la pluie chaque jour dans les brousses, nos femmes et filles donnent naissance à des enfants dans la brousse…c’en est trop : ceci n’est pas le Cameroun tel que nous le connaissons ».
Avec pour objectif de mobiliser les près de 60 milles chefs que compte le pays, la caravane nationale qui sillonne les régions les unes après les autres est une réponse pacifique et spirituelle aux différentes crises qui secouent le pays depuis près de 10 ans.
Les attaques de Boko Haram dans le grand Nord, les groupes terroristes à l’Est et les sécessionnistes dans le NOSO ont ouvert une porte à des affrontements spirituels et mystiques : à ceux-ci, la caravane oppose des rituels, sortes d’appels aux ancêtres pour un retour de la paix au Cameroun.
« Nous voulons dire à nos enfants que chaque famille a des problèmes. Vous n’êtes pas faits pour vivre en brousse, vous avez des diplômes qui peuvent être capitalisés. Nous avons aussi besoin de vous dans les écoles…
La situation actuelle est certes la somme de plusieurs frustrations, venez asseyons-nous et déterminons quelle est la part de responsabilité de chacun puis trouvons des solutions pour continuer la vie ensemble.»