Tout d’abord, il est important de souligner que les éboulements tragiques ne sont malheureusement pas nouveaux au Cameroun. Ce qui est préoccupant, c’est la médiocrité de la qualité de l’habitat dans les zones à risque. Il est fréquent de constater des constructions réalisées sans permis de bâtir et sans respect des normes de construction. Cette situation met en danger la vie des habitants et appelle à une action urgente de la part des autorités.
Malheureusement, les mesures prises jusqu’à présent ont été critiquées pour leur insuffisance. Les habitants de Mbankolo et les Camerounais en général s’interrogent sur les actions concrètes mises en place pour prévenir de futurs drames. Les échanges de responsabilités entre les ministres de l’Administration territoriale et de l’Urbanisme et de l’Habitat ne font qu’accentuer le sentiment de frustration. Il est essentiel que les autorités assument leurs responsabilités et travaillent de concert pour mettre en place des mesures préventives efficaces.
L’apparition de Franck Biya, fils du président Paul Biya, sur le site de l’éboulement a également suscité des interrogations quant à ses motivations politiques. Bien que sa proximité avec les victimes puisse être perçue comme un geste de compassion, il est nécessaire de s’assurer de la sincérité de son engagement et de son implication dans la résolution de ce problème récurrent. La population attend des actions concrètes et durables, indépendamment de toute ambition politique.
Sécurité des habitants
Outre les problèmes de coordination entre les ministères et de responsabilité des autorités, la lutte contre la corruption reste un défi majeur. Les habitants affirment que l’obtention de permis de bâtir et de titres fonciers est un processus complexe et que les constructions illégales sont souvent tolérées en raison de l’absence de documentation officielle. Il est donc impératif de mettre en place des mécanismes de contrôle plus rigoureux et de lutter activement contre la corruption afin de garantir la sécurité des habitants.
En réponse à ces problématiques, le gouvernement a annoncé un déguerpissement des habitants vivant dans des maisons non touchées par l’éboulement, ainsi que la création d’un « système de prévention de l’habitat spontané ». Ces mesures vont dans la bonne direction, mais il est essentiel de veiller à leur mise en œuvre effective et à long terme. De plus, un appel à la dénonciation des constructions à risque a été lancé, ce qui permettra d’impliquer les citoyens dans la prévention des éboulements.