Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a publié mercredi soir une ordonnance, modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi de finances 2019, dont le fait majeur est le passage de 4850,5 à 5212 milliards FCFA du budget de l’État, soit une révision à la hausse de l’ordre de 361,5 milliards FCFA.
Les nouvelles poches de recettes sont ainsi projetées 121,5 milliards FCFA, dont 56 milliards FCFA de recettes pétrolières contre des prévisions initiales de 380 milliards FCFA, 24,5 milliards de recettes fiscales et 240 milliards FCFA d’emprunts.
Dans la nouvelle répartition, les dépenses budgétaires passent de 4756 à 5212 milliards FCFA, tandis que les émissions de titres publics passent de 260 à 350 milliards FCFA.
Cette évolution semble en droite ligne des engagements du pays vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) avec lequel il a, en juin 2017, conclu un accord triennal de réformes économiques et budgétaires appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC).
Au terme de sa 4ème revue y relative, l’institution financière de Bretton Woods annonçait déjà que les autorités ajustent leur budget 2019 de manière à tenir compte de la hausse des recettes attendues et à incorporer pleinement les besoins de dépenses liés aux prochaines élections et aux subventions aux carburants, tout en maintenant le déficit global à 2% du produit intérieur brut (PIB).
Le budget révisé prévoit également l’accélération de la mise en œuvre des projets d’investissement financés sur ressources extérieures qui sont en cours sur la base d’un plan de décaissement dont les priorités sont bien établies, la hausse du financement extérieur devant permettre de reconstituer la marge de manœuvre budgétaire et de payer les arriérés sur dépenses qui se sont accumulés à la fin de 2018.
Selon le FMI, les perspectives économiques du Cameroun «demeurent favorables» à moyen terme, la croissance devant progressivement augmenter à 4,2% en 2019 contre 4% l’année d’avant, en raison de l’accroissement prévu de la production de pétrole, l’achèvement des projets liés à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2021 et la mise en exploitation de grands projets d’infrastructures, dans les secteurs de l’énergie et du transport, étant de nature à porter la croissance du PIB à moyen terme à environ 5-5 ½ %.