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Ecrans Noirs 2016 : le film documentaire « Capitaine Thomas Sankara » draine du monde

Thomas Sankar

L’œuvre du Suisse Christophe Cupelin sortie en salles le 3 septembre 2014 fait assurément partie des films qui ont attiré le plus de cinéphiles lors de la 20e édition du festival Ecrans Noirs qui s’est refermé le samedi 23 juillet à Yaoundé.

Thomas Sankar
Projection du film documentaire  »Capitaine Thomas Sankara »‘ lors des Ecrans Noirs 2016 à l’IFC Yaoundé – © LeBledParle.com

Les habitués des projections à ces écrans noirs 2016 vous diront, que la demie centaine de personnes qui ont convergé vers la salle de spectacle de l’institut français du Cameroun (IFC) le vendredi 22 juillet à 18heures est un chiffre record. Pour la majorité des films auxquels le reporter de Lebledparle.com a assisté, que ce soit au centre culturel Camerounais, au Goethe institut ou l’IFC, le public constitué d’une dizaine voir d’une vingtaine de personnes était pour la plus part fait de membres du jury du festival, de réalisateurs invités, de quelques journalistes et de rares personnes vraiment passionnées. Ce Vendredi à l’occasion de la projection du film documentaire qui retrace le parcours de l’homme d’Etat Burkinabé, pour la première on a pu voir une file d’attente devant la caissière, on a pu voir des cinéphiles cherchant à se frayer un chemin dans la salle noire , gênant les autres spectateurs concentrés à voir les images exclusives du parcours de Thomas Sankara et de la politique qu’il conduisit à la tête du Burkina Faso au cours de la première révolution burkinabé entre 1983 et 1987.

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« Capitaine Thomas Sankara » est un film réalisé 25 ans après l’assassinat de celui qui demeure une icône de la jeunesse africaine. Le film de 1h 41min montre un chef d’État unique en son genre. Dans le documentaire on voit un leader politique qui participe à des courses cyclistes, qui joue en public. Dans ces années 1980 où les militants révolutionnaires étaient déjà presque partout sur la défensive, ce brillant pédagogue, orateur né, toujours de bonne humeur, qui terminait tous ses discours par le slogan « la patrie ou la mort, nous vaincrons », électrisait les foules lors de ses innombrables déplacements dans le pays, et à l’institut français du Cameroun 26 ans après son décès à travers ce film, c’est la même ferveur qui a animé les nombreux cinéphiles qui n’hésitaient pas à chuchoter et applaudir après chaque déclaration choc de Thomas Sankara.

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Affiche

Utilisant des formules de morale élémentaire mais aussi, le plus souvent, « para-marxistes », il ne cessait de fustiger « le néocolonialisme, le racisme et le fantochisme » (entendre : les régimes africains fantoches, soumis aux Occidentaux, comme celui qu’il avait renversé à Ouagadougou). Le voir faire scander à tue-tête par toute la population d’un village réunie autour de lui « L’impérialisme ? À bas ! Les paresseux ? À bas ! Les voleurs ? À bas ! » comme l’entendre servir tout sourire des leçons de morale aux autres présidents africains ou occidentaux à l’OUA et l’ONU, voilà des « spectacles » qui ont fasciné le public de l’Ifc.

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Capitaine Thomas Sankara bien qu’il nous montre le héros de la révolution de 1983 reconnaissant avoir fait « 10 000 erreurs » et qu’il donne à voir à quel point son aura indisposait les autres dirigeants africains, sans parler des Français, ce film n’explique guère quelles furent lesdites « erreurs » et pourquoi il « fallait » l’éliminer. Mais il fait néanmoins comprendre pourquoi, certes en partie grâce à sa mort précoce, il est devenu un mythe. Qui n’est, et ce n’est tant mieux, pas près de disparaître.


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