Réaction du premier secrétaire du PURS suite à la grève des enseignants
Depuis la rentrée scolaire 2023/2024, les enseignants du secondaire public observent une grève pour des motifs divers. A court terme, ils revendiquent : le paiement ou le rappel du complément salarial ; les incidences des effets financiers et/ou rappels des actes de carrière (avancement, reclassement, etc.) et social ; l’automatisation de l’incidence des effets financiers des actes de carrière ; la réforme et l’application du Statut Particulier du Corps des Enseignants ; etc. A moyens terme, ils appellent à la tenue d’un forum national de l’éducation afin réfléchir et adresser les problèmes de l’éducation camerounaise en général, particulièrement la stabilisation des meilleures conditions de travail et de vie des enseignants.
Il faut souligner que cela fait 30 ans déjà que les enseignants effectuent en moyenne une grève tous les deux ans. Les motifs restent les mêmes en termes de salaire, d’incidence financière des actes de carrière et social, d’application des Statut Particulier des corps des Enseignants qui date de 2000, des meilleures conditions de travail et de sécurité sociale, etc.
Une fois de plus, une fois de trop, le dialogue social entre le Gouvernement et les syndicats d’enseignants a accouché d’une souris, malgré l’engagement du Président de la République de mars 2022 au paiement des droits des enseignants. En lieu et place de ce paiement, il est servi aux enseignants des menaces, intimidations, affectations disciplinaires, suspensions de solde, retraits de certaines primes dans le salaire, chantages, etc. Je condamne avec la dernière énergie cette attitude du Gouvernement qui trahi son incapacité à adresser une situation qui couve depuis 30 ans.
Comme vous le savez, le PURS fait de l’éducation de qualité le pilier central de son projet de société, celle à même de produire le capital humain apte aux défis de développement de notre pays. L’enseignant est donc au cœur de notre vision de la rénovation du Cameroun. Ce qui se traduira par la qualité de la formation-initiale, intégration et continue-, la revalorisation salariale pour les ramener au moins où ils se situaient lors de leur baisse en 1994, l’instauration d’une prime pour ceux exerçant dans des zones enclavées en attendant leur désenclavement, l’amélioration du cadre de travail avec des infrastructures adaptées, la valorisation de la profession par des distinctions attribuées et remises par le Chef de l’Etat, l’harmonisation de la valeur indiciaire, l’application effective du Statut Particulier des Enseignants, y compris la fluidité de la progression dans la carrière.
Au demeurant, je demande au Gouvernement d’adresser urgemment les revendications des enseignants que je soutiens sans réserve au grand bonheur de l’éducation de nos enfants qui n’ont rien fait pour mériter cette sérieuse perturbation de l’année scolaire qu’on voudra mâtiner des résultats aux examens officiels mitigés.
Pour le suivi et la veille de cette situation, j’annonce la mise en place au sein du PURS, d’un Groupe de Travail chargé du monitoring et des interactions nécessaires par rapport à cette grève.
Douala, le 05 novembre 2023