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Cameroun : Wilfried Ekanga encourage Cabral Libii à boycotter les élections locales

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Le CPP, le FDR et le MRC n’iront pas aux élections couplées de février 2020 au Cameroun. Cabral Libii et le PCRN tâtonnent encore. Dans une publication sur sa page Facebook ce mardi 3 décembre 2019 Wilfried Ekanga invite Cabral Libii à suivre les pas des trois parties supra évoqués.

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Cabral Libii et Wilfried Ekanga (c) Droits réservés

 

Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte de l’analyste politique, et militant du MRC.

La Tragédie du Roi Christophe

A PRÉSENT, QUE VA FAIRE CABRAL LIBII ?

Il arrive des moments où la vie nous réclame des choix héroïques, où le destin nous exige des actes de grande classe, où le Grand Livre d’Histoire nous met face à nous-mêmes. Alors que va faire Cabral Libii ?

Le MRC a décidé de s’opposer aux élections de 2020. Et quelle que soit la façon dont on retourne la question, quelle que soit la logique ou le théorème utilisé, c’était de loin la meilleure chose à faire. 

Il n’y a même pas à hésiter. Et n’eut été le risque de voir le RDPC sortir de son chapeau un énième coup foireux pour nous piéger, Maurice Kamto l’aurait annoncé plus tôt. Il le savait depuis le départ. D’ailleurs moi – qui suis loin d’être aussi intelligent que lui ou que Cabral Libii – je le savais pertinemment.

Et je l’ai fait savoir à maintes reprises, devant même l’incompréhension dans nos propres rangs.

Car c’était ce que la raison humaine exige dans des situations pareilles. En fait, c’est même le contraire que je trouve difficile (et surtout totalement insensé).

Alors que va faire Cabral Libii ?

Nous avons déjà accompli l’essentiel. Nous avons pris sur nous d’aller aux élections l’année dernière alors qu’il ne le fallait pas en principe, car la situation dans les zones anglophones était la même qu’actuellement. Cependant, nous avions besoin de réactualiser le dictionnaire de l’esbroufe ; nous avions besoin de renouveler le dossier de tricherie de ce régime cannibale, afin d’avoir des éléments plus récents pour argumenter. 1992 se faisant vieux, c’était donc un mal nécessaire, et la suite nous a bien donné raison.

Alors, le MRC et tous les autres partis ont bien fait d’y aller. C’était tout à fait important.

De même, aujourd’hui tous les autres partis qui prétendent s’opposer au RDPC feraient bien de ne pas participer au bal des cleptomanes de février prochain. Ce n’est même pas un choix, c’est une obligation envers le peuple. Ce n’est pas un service à rendre ou une faveur à accorder aux beaux yeux du MRC. C’est bien plus grand et plus noble que ça : il s’agit de démontrer à ce peuple que, pour une fois depuis une éternité, les politiques ont enfin mis ses besoins devant les leurs.

Le peuple a la force du nombre. Il a le pouvoir de rabaisser plus bas que terre, ceux qu’il a jadis élevés au-dessus des cieux.

La règle d’or de la réussite politique est donc de se poser chaque jour la question : « Est-ce que ce que je désire et que je fais est en adéquation avec la volonté populaire ? ». C’est la question de chevet pour tous ceux qui veulent entrer dans l’Histoire. Celui qui prend le risque de privilégier ses propres désirs prend aussi le risque de finir comme le roi Christophe, dans la célèbre pièce éponyme d’Aimé Césaire : « La Tragédie du roi Christophe » (1963).

L’homme intelligent sait qu’aucun parti qui s’aventurera dans cet attentat suicide ne récoltera plus de 15 voix sur 180. Autrement dit, même en additionnant leur nombre, ils n’auront pas la moitié de la majorité absolue au parlement (c’est à dire la moitié de la moitié) face au RDPC. Alors à quoi cela servirait-il ? Quelle solution cela aurait-il apporté à quel problème de ce peuple pour qui l’on prétend combattre ? 

Le fait est donc là et il est posé : tous ceux qui décident d’aller à cette foire du Tartare le font par calcul politique personnel, et le peuple serait sage de les oublier. D’ailleurs, ça je ne l’apprends à personne, tout le monde le sait ! Le seul dilemme s’articule ainsi : « Qu’est-ce que je fais ? Ma carrière, ou le bien de mon pays d’abord ? »

LA BONNE NOUVELLE

Pourtant, il ne s’agit même pas d’un « boycott » comme le craignent certains. Ce mot n’apparaît nulle part plus haut dans ce texte. L’enjeu est ailleurs, et il porte sur notre futur, notre devenir. Si tous les leaders charismatiques décident de chanter à l’unisson contre le RDPC en faisant une pression commune sur ce calendrier pervers, nous pourrons – et nous allons – aboutir à un report, le temps que le « Trident », la vraie (triple) question camerounaise, soit réglée une fois pour toutes.

A – Le dialogue national inconditionnel et de pardon B – La garantie effective des libertés publiques (meetings, réunions, campagne protégée) pour tous et partout, C – La rédaction d’un nouveau mécanisme (code électoral) sans combine. Même le dernier des fous à déjà compris que c’est ici la recette définitive à la résolution de nos problèmes, sauf les carnassiers de Yaoundé pour qui la politique n’est qu’une question de costume-cravate.

C’est un mélange d’égoïsme planétaire et de cruauté. Rien de plus.

On ne ravale pas ce qu’on a craché. Alors que celui qui s’entête malgré tout à aller à cette élection inhumaine soit prêt à supporter d’être vomi à jamais par ce peuple qu’il a prétendu servir. Il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même. Il est enfin là, le rendez-vous du destin.

EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED

Pour approfondir :   [Tribune] Christophe Bobiokono : « Célestin Bedzigui est un entrepreneur de la guerre qui s’ignore »

(Et que ceux qui disent que l’article 15 de la constitution n’autorise pas d’autres prorogations aillent eux-mêmes voter à Buea, à Muyuka ou à Batibo. Sinon, qu’ils se taisent à jamais).


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