Le projet de loi portant modification du code électoral en vue de l’élection des conseillers régionaux fait grand bruit au sein de la classe politique de l’opposition camerounaise. Selon le quotidien Le Jour en kiosque ce lundi, le parti de Ni john Fru Ndi et celui de Maurice Kamto rejettent cette proposition de loi.
Jean Robert Wafo, ministre chargé de l’Information et des médias au sein du shadow Cabinet du SDF, dans les colonnes du quotidien Le jour en kiosque ce 25 mars 2019, qualifie cette initiative d’antirépublicaine : « organiser les élections régionales alors que le mandat des conseillers municipaux tire déjà à expiration est anti républicain ».
Selon lui, partir aux élections des conseillers régionaux sur cette base serait donner une longueur d’avance au parti au pouvoir : « regard de la composition du collège électoral actuel, le RDPC aura 100 % de conseillers régionaux sur l’étendue du territoire ; ce qui est anormal, car les partis politiques qui disposent des conseillers municipaux dans les mairies ne seront pas représentés ». Explique-t-il dans les colonnes du journal d’Hamann Mana.
Le MRC ne s’écarte pas de ce courant de pensée. Dans ce sens, le secrétaire général de ce parti, Me Christopher Ndong Nveh, estime qu’il est unitile pour le MRC de se lancer dans cette élection dont les résultats sont connus d’avance : « le MRC ne compte pas participer à cette élection puisque le jeu est faussé d’avance. Tous les chefs traditionnels sont dans le RDPC. Les ¾ des conseillers sont du RDPC. Nous attendons les législatives et les municipales. Pourquoi sauter ces élections pour organiser les régionales ? » s’interroge le SG du MRC.
Pour Jean Robert Wafo du SDF, « il serait important qu’on intègre dans ce projet de loi une disposition qui modifie le mode de scrutin actuel. Passer du système majoritaire et proportionnel à un système proportionnel intégral. Si le mode de scrutin est maintenu, le RDPC raflera tous les sièges et cela pourrait accentuer la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et de l’Adamaoua ».
Du côté du RDPC, tout semble normal, dans la mesure où certains militants de ce parti estiment que c’est un projet qui arrive avec son temps : « La mise sur pied des conseils régionaux vise ainsi à parachever ce processus de décentralisation. Le projet de loi déposé au Parlement vient au moment où tous les Camerounais attendent une décentralisation effective. Nous attendons que ce projet de loi soit adopté par le Parlement et promulgué dans les jours à venir », rassure Zoteye Tchoffo du RDPC.