Cher Ali, comme des millions d’africains, j’ai suivi avec attention l’élection présidentielle au Gabon, qui de mon point de vue marque une certaine rupture par rapport à celles observées dans d’autres pays africains, bien qu’il soit possible de déplorer certains dérapages langagiers qui n’ont pas entaché la qualité de cette campagne électorale.
Ali, j’ai horreur des systèmes patrimoniaux, je déteste la succession familiale, je crois fondamentalement au renouvellement de l’élite comme source de progrès, j’ai la liberté et la démocratie. Cependant, en dépit du fait que tu as remplacé ton défunt père, Omar Bongo, j’ai cependant l’humilité de reconnaître qu’au cours de cette campagne électorale, tu as introduit une rupture dans les imaginaires. Style vestimentaire décomplexé, maîtrise des dossiers économiques et de politique internationale. décomplexification de la fonction présidentielle. Tu as été tout sauf ces monstrueux dictateurs africains qui utilisent l’élection présidentielle pour légitimer des régimes barbares, sauvages, brutaux, corrompus et prébendiers qu’ils ont construit. Ali, pour des millions de jeunes africains, qu’ils t’aiment ou ne t’aiment pas tu t’es imposé dans leur subconscient. Cérise sur le gâteau le jour du vote et aux lendemains tu n’as pas coupé internet et le téléphones comme le sanguinaire Sassou Nguesso ou ceux là qui tirent sur leur peuple et refusent de s’expliquer.
Cependant, Ali Bongo, si tu venais à perdre cette élection, je souhaite que tu quittes démocratiquement le pouvoir. Tu appelles Ping, le félicite pour sa victoire, fait un discours à la nation où tu annonces que tu te conformes aux résultats, tout en précisant que tu respecteras la constitution.
Ali ce comportement te fera définitivement entrer dans l’histoire non seulement du Gabon et de l’Afrique. Tu peux introduire une révolution dans les comportements politiques, dans les imaginaires et les représentations du pouvoir et de la succession sur le continent. Tu pourras revenir si le peuple le souhaite mais tu auras marqué ton temps. u ne seras pas au chômage. Les chefs d’Etat valeureux ne chôment pas. Conférences internationales, négociations, lobbying. L’Union Africaine est ouverte.
Tes partisans devront suivre ta décision. Évitons de plonger ce pays dans une crise politique à l’issue incertaine. Tu as fait ce que tu pouvais faire. Ecoute ton peuple s’il estime qu’il a besoin de Ping. Tu pourras revenir et croit moi tu seras un adversaire redoutable. Souviens-toi du Bénin.
May God bless you and your country.
Good luck
© Boris BERTOLT, Journaliste Ecrivain. Suivez-le sur facebook : facebook.com/borisbertolt.vonsiandje