Le 12 août 2016, soit deux semaines avant l’élection présidentielle au Gabon, la société civile gabonaise réclamait dans un communiqué le parti-pris de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) en faveur de Ali Bongo.
Ce qui montre très bien que les gabonais eux-mêmes ont pleinement conscience que la CENAP est un organisme douteux pour crédibiliser l’élection présidentielle. Avant la société civile gabonaise, le 17 juillet 2016, 6 leaders de l’opposition gabonaise : Guy Nzouba Ndama, Jean Ping, Raymond Ndong Sima, Léon Paul Ngoulakia, Bruno Ben Moubamba, Casimir Oye Mba ont exigé la démission du président de la Cenap.
Le patron de la CENAP s’appelle René Agbohé Ela. Agé de 57 ans, il est directeur de la Cenap depuis 2006, c’est à dire sous Omar Bongo qui a fait près de 40 ans à la tête du Gabon… Il a été nommé par Marie Madeleine Mborant Suo, présidente de la Cour constitutionnelle au Gabon, nommé par Omar Bongo, avec qui elle a des enfants.
C’est donc Ali Bongo qui a la main mise sur l’organe en charge de la validation des élections au Gabon. Tout comme Paul Biya et le RDPC ont la main mise sur l’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun (ELECAM).
Une question me turlipine l’esprit : Comment un camerounais cohérent peut-il soutenir la CENAP au Gabon et rejeter la crédibilité de ELECAM au Cameroun. Quelque chose n’a pas marché dans la tête de certains de mes compatriotes.
Ils disent que Jean Ping est le pion de la France, mais restent ignorants sur le fait que depuis 50 ans la famille Bongo règne sans partage sur le Gabon avec le soutien indéfectible de l’Elysée. D’ailleurs Ali Bongo a été installé en 2009 au pouvoir avec l’appui diplomatique français et des parachutistes français. Ils disent que ping est chinois mais sont incapables de demander à leurs dirigeants qui ont les nationalités françaises, suisses, américaines et autres de quitter le pouvoir. Ils disent qu’à l’Union Africaine vous avez tué Khaddafi, mais ils ont une telle méconnaissance du fonctionnement de l’institution panafricaine, pourtant se réclament panafricanistes qu’ils ne savent pas que vous êtes en fait un « grand secrétaire » des chefs d’Etat et vous n’avez par-là aucun pouvoir. Ils vous comparent à Alassane Ouattara mais ne disent pas qu’il n’y a pas de rébellion au Gabon, que le pays n’est pas coupé en deux et que la fracture identitaire (musulman-chrétien ; Nord-Sud) est à son comble. L’ignorance est le ferment de la survie des dictatures.
Si le peuple gabonais ne décide pas de prendre en main son vote en main, ALI BONGO et sa clique vont à nouveau voler l’élection du peuple comme ils l’ont fait en 2009 en tuant des gabonais… Et la CENAP avait toujours validé ces élections…. Pour rester cohérent ne nous dites plus jamais que Biya a fraudé les élections de 2004 ou 2011 car un organisme indépendant a crédibilisé le processus……
Allons seulement….
© Boris BERTOLT, Journaliste Ecrivain. Suivez le sur facebook : facebook.com/borisbertolt.vonsiandje