L’homme politique et ancien militant du Social Democratic Front (SDF) a été l’un des invités de la Matinale d’ABK Radio du mardi 26 octobre 2021. Joint au téléphone, il s’est prononcé sur la rencontre fraternelle du Sud et la crise anglophone.
La rencontre fraternelle du Sud
Quelques jours après la tenue de la rencontre fraternelle du Sud, l’homme politique Abel Elimbi Lobé pense une initiative du genre se fait habituellement au Cameroun. « La rencontre fraternelle du Sud n’est pas la première du genre, en 2018 Anderson LE avait organisé une rencontre dans le cadre régional à l’Est, cela n’a pas suscité les attaques. L’ouest en a l’habitude d’organiser une telle rencontre sans qu’on ne trouve une attaque telle que relayée par la presse », déclare l’ex sociétaire du SDF.
Toutefois, il pense que cette initiative a été dévoyée. « La rencontre du Sud était une aventure clientéliste, une occasion pour le Ministre Fame Ndongo de monter qu’il contrôle le parti RDPC dans cette région. C’est légitime mais faire une rencontre pour ressembler tout le monde, il y a un problème », ajoute-t-il. Il pense aussi que c’était plus une activité politique. « Le ministre Fame Ndongo a confondu les pédales, c’est une activité du parti, elle devait être circonscrite dans ce cadre-là. Les élites du Sud ne sont pas tous du RDPC », précise-t-il.
C’est une dérive dans un contexte de décentralisation selon Abel Elimbi Lobé. « Autre chose, cette rencontre est une dérive grave au moment où notre décentralisation a échoué. La constitution a prévu un cadre dans lequel on doit parler des problèmes du Sud (le conseil régional », poursuit-il.
La crise anglophone
Le promoteur de la plateforme politique « Kawtal » s’est prononcé aussi sur l’assassinat d’une fillette élève par un gendarme et le lynchage à mort de ce gendarme par la population.
Il note que c’est l’incivisme qui est à l’origine de ce double drame. « Cette situation tragique de Buea a été générée par l’incivisme. La Mère et le conducteur sont les premiers responsables de la mort de cette fillette. La culture de la foule responsable de la mort du gendarme », déclare-t-il.
Il déplore l’appréciation à géométrie variable des événements qui surviennent dans le Noso. « Au sujet du double drame de Buea, les professionnels de l’anti gouvernemental ont utilisé ça pour faire un grand bruit. Quand les 7 enfants de Kumba sont morts, cela n’a pas suscité le désordre qu’on a observé à Buea, lorsque les forces de l’ordre sont abattus par les ambozoniens, pourquoi les mêmes ne se sont pas indignés avant ? », sétonne –t-il dans ABK Matin.
Il accuse la presse et des acteurs politiques sur certaines dérives. «Même vous les médias vous avez le devoir de ne pas relayer des messages qui ne militent pas pour la cohésion sociale. Nous devons refuser d’user les moyens immoraux. Tous les discours ne sont pas bons à entendre, les acteurs politiques de l’opposition doivent s’imposer une autocensure. Nous devons être tous unanimes à réaffirmer les institutions républicaines quel que soit la manière dont le pays est gouverné », pense l’homme politique.