On s’en souvient encore comme si c’était hier. Pour coller à l’effet de mode, le Cameroun à travers le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, rendit public un arrêté interdisant l’utilisation des emballages plastiques non-biodégradables de moins de 60 microns à compter du 1er avril 2014.
Des brigades spéciales pour le suivi de l’application de la mesure furent même créées et déployées sur le terrain. Et comme d’habitude, on choisit de traquer, de saisir et de confisquer des milliers de stocks de ces plastiques chez les petits commerçants qui n’en sont qu’utilisateurs et distributeurs. Mais personne des fabricants et des fournisseurs ne fut véritablement inquiété.
Comment prétendre et espérer éradiquer un fléau lorsqu’on évite expressément de s’attaquer à sa source ?
Les différents lobbies du secteur ont tôt fait de mettre en avant les importantes pertes financières et en emplois dans ce domaine. À se demander si c’est parce qu’un secteur génère de la richesse et de l’emploi qu’il doit enfreindre la loi .Laissons donc les narcotrafiquants répandre et inonder notre société avec leurs drogues ou l’industrie de l’alcool et du tabac les commercialiser aux mineurs dans ce cas !
Combien de milliards sont capables de régénérer un environnement naturel détruit ou pollué ?
Cet argent peut-il sauver la planète et tous les êtres qui y vivent du désastre écologique et sanitaire provoqué ?
Comment pouvons-nous piétiner les lois que nous nous fixons nous-mêmes ?
À quand la fin de la géométrie variable des lois qu’on impose aux pauvres et aux faibles et de celles qui favorisent les riches et les forts ?
Aujourd’hui plus qu’hier, les emballages plastiques ont repris droit de cité avec même une forte embellie.
Jusqu’ici gratuits hier après l’achat d’un produit, ils sont même devenus vendus en plus d’être non biodégradables.
Encore un autre poste de dépenses au profit des riches.
Serge Espoir Matomba