L’entreprise doit recouvrer ce montant qui représente les créances de l’État. C’est ce qu’indique le rapport 2019 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic.
Infrastructures vétustes, créances gelées, baisse de la production et du chiffre d’affaires, climat social précaire, sont quelques facteurs qui étouffent l’imprimerie nationale du Cameroun.
Selon des sources à EcoMatin, « le nombre de machines en production n’a cessé de diminuer réduisant le parc… Toutes les machines à grand format d’impression sont à l’arrêt, le parc de machines à petit format s’amoindrit au fil du temps. Il est passé de 10 à 4 seulement, rendant difficile la production. Le magasin de papiers vierges est constamment vide, les livraisons de papier se déroulent au compte-goutte », lit-on.
Dans une enquête menée par le journal d’Émile Fidieck, l’on apprend que certaines machines ont plus de 30 ans, l’endettement de l’entreprise est exécrable de même que les tensions de trésorerie qui sont de plus en plus régulières. « L’imprimerie n’arrive par exemple pas à verser les cotisations sociales de ses 324 employés. La dette cumulée depuis 2003 auprès de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) s’élève à 1,9 milliard de FCFA », explique notre confrère.
Et de renseigner dans la foulée que « toutes ces failles sont quelque fois la cause des grèves du personnel de cet établissement public administratif. Ces derniers réclament régulièrement le paiement d’arriérés de salaires qui, selon des agents, arrivent au lance-pierre, généralement au sortir de mouvements d’humeur. A ce chapelet de doléances, le ministre de la Communication promet au Top management de faire ce qui est possible, graduellement ».
En se basant sur le rapport 2019 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), l’Imprimerie nationale n’a pas recouvré 7,27 milliards FCFA de créances à l’État. Pourtant cette enveloppe pourrait améliorer ses performances.
Dans sa quête de respirer un air frais, lebledprle.com apprend d’EcoMatin que l’entreprise admise en restructuration a bénéficié, entre 2016 et 2018, d’un appui financier de l’État dont la contribution totale s’élève à 6,52 milliards de FCFA dans le cadre du contrat-plan et de la préparation des élections sénatoriales et présidentielle.
Pour remonter la pente, il est recommandé que l’Imprimerie nationale acquiert un outil de production moderne, mette en œuvre une comptabilité analytique, minimise ses charges, réduise ses pertes et dynamise la fonction marketing et commerciale.
Il lui faudra aussi rationnaliser les effectifs et mettre en œuvre une stratégie marketing et commerciale agressive à destination du secteur privé. Toutes ces réformes mises en œuvre permettront à la société de retrouver ses lettres de noblesse en conquérant un marché évalué à des dizaines de milliards de FCFA et animé essentiellement par des opérateurs privés.