Le Cameroun, comme de nombreux pays en développement, a recours à l’endettement pour financer ses projets d’infrastructure et soutenir sa croissance économique. Cependant, cette stratégie comporte des coûts importants, comme le montrent les dernières données publiées par la Caisse autonome d’amortissement (CAA).
En effet, entre janvier et juin 2024, le Trésor public camerounais a remboursé plus de 168,5 milliards de FCFA d’obligations du Trésor assimilables (OTA) émises sur le marché de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). Sur ce montant total, 8,2 milliards de FCFA représentaient les intérêts liés à ces emprunts.
Les obligations du Trésor assimilables sont des titres de créance à moyen et long terme, émis par les États pour financer leurs besoins de trésorerie. Au Cameroun, ces titres sont principalement utilisés pour financer des projets d’infrastructure, tels que la construction de routes, de ponts et d’établissements scolaires.
Pourquoi privilégier les OTA ?
Le choix des OTA s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord, les procédures d’émission sont plus rapides et moins coûteuses sur le marché de la BEAC que sur les marchés financiers traditionnels. Ensuite, la BEAC offre une plus grande flexibilité aux États en termes de montants et de maturités. Si l’endettement permet de financer des projets de développement indispensables, il comporte également des risques. Un endettement excessif peut peser lourdement sur les finances publiques, réduire les marges de manœuvre des gouvernements et augmenter la vulnérabilité du pays aux chocs économiques.
Pour faire face à ces défis, le Cameroun ambitionne de mettre en place une stratégie de gestion de la dette rigoureuse. Il s’agit entre autres de : sélectionner rigoureusement les projets à financer en privilégiant ceux qui ont un fort impact sur la croissance économique et le bien-être de la population, diversifier les sources de financement en réduisant la dépendance aux emprunts extérieurs et renforcer la transparence et le contrôle de la dette publique pour assurer une meilleure gestion des finances publiques.