Selon la lettre du ministre de l’Eau et de l’Énergie datée du 9 février 2024, Eneo est tenue responsable des éventuels troubles sociaux causés par les délestages au Cameroun. La compagnie d’électricité a répondu au ministre le 14 février 2024, entraînant qu’elle a mobilisé les centrales thermiques pour faire face à la situation. Cependant, cette solution engendre des surcoûts importants en termes d’achat de combustibles, qu’Eneo ne peut assumer seule en raison de sa situation financière.
En d’autres termes, bien que toutes les capacités thermiques disponibles aient été mises à contribution, cela ne suffira pas à résoudre complètement les délestages actuels dans le réseau interconnecté Sud (RIS) d’Eneo, qui dessert désormais sept régions sur dix au Cameroun. . Pour maintenir ce dispositif pendant toute la période de crise, il est nécessaire de mobiliser une enveloppe de 18 milliards de FCFA pour couvrir deux mois d’activité des centrales thermiques.
Eneo n’est pas responsable de délestages conformément à son contrat
Par ailleurs, Eneo rappelle que sa responsabilité ne peut être engagée ni sur les origines ni sur les conséquences des délestages actuels, en vertu des dispositions de son contrat-cadre de concession et de licence. Les principaux facteurs de ces délestages sont le retard dans la mise en service du barrage de Nachtigal et l’étiage sur le fleuve Ntem, affectant le barrage de Memvé’élé.
Le barrage de Nachtigal devait initialement injecter 60 mégawatts dans le RIS en décembre 2023, mais cette disponibilité est désormais prévue pour le 24 février 2024. En ce qui concerne le barrage de Memvé’élé, sa production est souvent limitée à environ 30 mégawatts voire zéro mégawatt en raison de la baisse du débit du fleuve Ntem pendant la période d’étiage. Une solution envisagée est la construction d’un barrage-réservoir pour atténuer les variations hydrologiques du fleuve Ntem.