Dans un environnement où la norme voudrait que les jeunes s’adonnent à des études classiques au détriment des disciplines artistiques auxquelles on affecte des préjugés de toutes sortes, Éric Franck Tchinda Ndassi ou simplement Éric Tchinda tel qu’il est connu dans son environnement de prédilection a réussi à se faire un nom dans le secteur difficile et concurrentiel qu’est celui de la mode.
Au cours d’un entretien accordé à la rédaction de Lebledparle.com, le jeune prodige de 19 ans nous évoque ses débuts, son actualité, son palmarès qui s’agrandit au fil des créations ou encore les difficultés dont il s’est servi pour devenir une des valeurs sûres de l’univers du design au Cameroun.
Lebledparle.com : étoile montante du stylisme dans notre pays, révélation du grand évènement Cameroon fashion design, petit frère du célèbre Yves Tchinda, Comment vous décrivez-vous en quelques mots ?
Éric Tchinda : Je suis un jeune Camerounais, amoureux de l’Afrique, je suis un rêveur, un très grand rêveur et c’est pourquoi j’ai été adopté par les ciseaux.
Comment vous retrouvez-vous dans le milieu de la mode ?
Étant tout petit j’ai été comme envoûté par les créations de mon grand frère, il a eu une influence significative sur ce choix que je ne regrette pas. Car mine de rien, ça me fait aussi ressembler à mes parents tous fans de mode.
Quelle a été la recette pour convaincre vos parents que vous choisissez la couture plutôt que l’école ?
On me pose fréquemment cette question, en fait pour dire vrai, ça n’a été ni facile, ni difficile. Comme vous le savez, dans la culture Camerounaise et africaine les parents souhaitent le meilleur pour leur progéniture et chance pour moi, mes parents ont vite compris sur quel pied je dansais le mieux.
4-Un avis général sur la situation actuelle de la mode au Cameroun, elle vous réjouit ? L’Etat ou le Ministère de la culture soutiennent suffisamment ce secteur ?
Vous savez, l’industrie de la mode au Cameroun est en plein développement, il serait précoce de se plaindre mais avec le libéralisme de ce corps de métier les créateurs camerounais se créent des opportunités avec la bénédiction du ministère de tutelle.
Des pistes de solutions pour développer le secteur du design dans notre pays ?
Oui évidemment, le plus important c’est s’armer de patience et ne pas faire du suivisme. La créativité du designer et son ardeur au travail sont les qualités premières qui nous permettront d’hisser la mode camerounaise au sommet.
Quelles ont été vos plus grandes victoires en tant que créateur ?
Comme vous l’avez relevé plus haut, j’ai remporté le pris de la revelation camerounaise lors du Cameroon fashion design au mois de février à l’hôtel Hilton. J’ai également été convié pour le grand rendez-vous continental Annual show. Mais plus grande victoire, ce sont les félicitations de mon grand frère Yves Tchinda, mon mentor.
Vous avez certainement surmonté des difficultés, connu des échecs, lesquels?
Des difficultés oui, le fait d’être jeune et de vouloir s’affirmer au milieu des grands. Des échecs pas vraiment car soit je réussis, soit j’apprends. Et je suis toujours en train d’apprendre.
Comment avez-vous réussi à sortir dans l’ombre de votre frère pour vous faire votre propre nom ?
Mon Grand frère m’a donné la chance de pouvoir m’exprimer sans le sous couvert. Il m’a donné la possibilité d’oser et j’ai osé. Maintenant j’essaye de construire ma proper histoire.
Quel est votre rêve dans quelques années ? Devenir le futur Iman Ayissi du Cameroun ?
Pourquoi pas (rires…). Iman Ayissi est une référence pour moi, mais Mon principal rêve est de faire du Cameroun la capitale officielle de la mode africaine.
Quels sont vos actualités ?
Je prépare plusieurs représentations et surtout la mise en valeur de ma nouvelle collection qui s’intéresse à l’Égypte antique. À ce titre, j’ai été reçu recemment par l’Ambassadeur égyptien au Cameroun, il a beaucoup apprécié mes creations.
Avez-vous un conseil pour ces jeunes qui souhaitent faire le métier de styliste.
Ce que je peux leur dire c’est que : dans la bataille de la vie rien n’est gagné d’avance, les paresseux n’ont pas de place dans le monde de l’entrepreneuriat et dans celui de la mode. Chaque jour il faut travailler, relever des challenges, tomber, se relever et avancer.