Le membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), implore le pardon du peuple anglophone et du Cameroun tout entier pour des « propos malveillants » qui lui « ont échappés lors du débat (Equinoxe soir) auquel » il participait lundi 13 mai sur Equinoxe Tv.
« Je m’adresse à vous peuples frères des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. que vous soyez Bafut, Bali, Banso, bororos, Kome, Meta, Nkambè, Nsô, Ngie ou Tikars dans le Nord-ouest ; Bafaw, Bakweri, Balue, Bakundu, Bakosi, Barondos, Bayangis, Ejagam, Mbonge et Orukos dans le Sud-ouest, j’implore votre pardon pour les propos malveillants qui m’ont échappés lors du débat auquel j’ai participé sur Equinoxe Tv le 13 mai 2019, de 19 heures à 20 heures 30 . Ces propos portaient sur les victimes des affres que vous subissez à cause de la crise sécuritaire qui sévit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis novembre 2016. Je m’incline avec émotion devant les morts civiles et militaires causées par les affrontements entre les séparatistes et l’armée de la république du Cameroun.
Des sources de la Mezam jusqu’aux cataractes du Ndian, veuillez trouver, par la présente, l’expression de ma profonde compassion et de ma solidarité. J’adresse la même demande de pardon au peuple Camerounais tout entier. », a publié ce mardi 14 mai Engelbert Essomba Bengono dans les réseaux sociaux.
Dans le programme Equinoxe soir sur la télévision Equinoxe lundi, l’homme politique a minimisé les morts de la crise qui sévit dans les régions anglophones du pays. Pourtant, le conflit qui oppose les forces séparatiste et l’armée régulière du Cameroun dans le Nord-Ouest et du Sud-Ouest a déjà plus de 1850 morts, 530.000 déplacés internes et des dizaines de milliers de réfugiés en 20 mois, selon le rapport publié jeudi par l’organisation non gouvernementale (ONG) International Crisis Group (ICG).
En réponse à cela, Engelbert Essomba Bengono avait estimé que même Dieu avait dû raser des peuples entiers pour en construire d’autres, allant qu’à se référer à l’histoire de Sodome et Gomore. S’adressant au journaliste, et défendait la position du gouvernement qui veut que des efforts sont faits pour juguler la crise, il ajoutait : « Nous ne comptons pas les morts, nous comptons les camerounais actifs tous les jours qui survivent sang et eau pour que ce peuple vive. Ceux qui sans autorisation ont accueilli leurs frères du Nord-ouest et Sud-ouest (…) Nous n’avons pas attendu un seuil ».
Ces propos ont suscité depuis lors de vives réactions dans la classe politique, dans l’opinion et dans les médias. Des Camerounais se demandant comment on peut être aussi insensible face aux souffrances d’un peuple et devant tant de morts et rejetant la faute au régime au pouvoir, dont certains tenants ont régulièrement été cités comme ceux ayant envenimé le conflit, à travers leur « arrogance » et leur « mépris ».