Comme l’on ne pouvait très certainement pas s’y attendre, Manu Dibango nous sort le grand jeu pour ses 80 ans. Après le succès de son précédent livre : »Trois kilos de café », Manu nous offre le meilleur de lui. Cette fois-ci, il réalise deux œuvres artistiques, pour fêter avec nous, son anniversaire :
– Balade en Saxo, Dans les coulisses de ma vie, publié le 6 novembre dernier aux Éditions de l’Archipel.
– Balade en saxo, qui est un album musical de 18 titres, publié le 4 novembre dernier aux éditions (label) : Egt / Pressage
RÉSUMÉ Du LIVRE :
«Au soir de ma vie, j’ai ressenti l’envie de vous raconter cette histoire qui est mienne, venue essentiellement du pays des Blancs où j’ai passé le plus clair de mes années. Par choix, par nécessité, par fatalité ! Je ne me pose pas la question, aussi longtemps qu’il s’agit de la terre des hommes.
Je suis parti par la mer. Mon père, dont je devais réaliser les rêves, espérait que mon retour serait aussi merveilleux qu’un conte. Je ne suis pas un griot, car je ne suis pas l’homme d’un pouvoir. Je suis l’homme des hommes sur une terre que je voudrais sans frontières.
Balade ou ballade ? Certainement les deux. C’est sur les routes des concerts et au contact du public que j’existe, que mon saxo invite à une communion universelle, comme à la prière du soir, quand la nuit s’étend sur les villes et les villages…». Manu Dibango débarque à Saint-Calais (Sarthe) pour poursuivre ses études avec seulement 3 kilos de café pour les payer. Étudiant à Chartres, puis à Château-Thierry au début des années 1950, il y découvre le jazz et y apprend le piano ; mais c’est à Reims, où il prépare le baccalauréat, qu’il s’initie au saxophone et commence à se produire dans les « boîtes ». Suivra un long séjour musical en Belgique et notamment au Tabou de Bruxelles…
Cet ouvrage compose l’autoportrait d’un musicien dont le talent finit par s’imposer, grâce à un facteur que lui-même nomme la chance. Le parcours de cet artiste est un paradoxe permanent : dans cette Afrique à laquelle il s’entête à se consacrer, il n’a jamais été reconnu à sa juste valeur ; en France, il reste africain avant d’être musicien ; mais, dans le reste du monde, c’est une star.
Dans cet ouvrage, le patriarche se penche sur le chemin accompli et se rappelle les hommes et les espaces vers lesquels la musique l’a conduit. Au fil de son récit, l’Afrique, la France et l’Amérique sont invoquées avec passion.
RÉSUMÉ DU DISQUE
En prélude à ses 80 bougies qu’il soufflera le 12/12/2013, Manu Dibango nous offre un nouvel album dans lequel il interprète au saxo les grands airs de la chanson française et américaine qui ont bercé son parcours. Un regard tendre glissé sur ses années passées sur les bords de la Seine, comme une cure de jouvence magnifiée par une ballade inédite « Milady’s Song » en hommage à ses petits-enfants ; et une version chantée de « Maladie d’Amour » en duo avec Jacob Desvarieux.
Concert 2014 :
30 janv. 2014 Théâtre Mac Nab De Vierzon (18)
4 mars 2014 Olympia Bruno Coquatrix, Paris(75)
18 mars 2014 Centre Culturel Jacques Duhamel / Théâtre de Vitre
17 mai 2014 Espace Culturel d’Avoine à Avoine (37)
La plupart des gens qui comme moi, ont déjà eu la chance de croiser Manu Dibango, retiennent qu’il est quelqu’un de simple, bon blagueur et surtout ne se prend pas la tête. Dans le livre, on reconnaît le Manu qui nous berce déjà depuis des années avec sa musique, et sa bonté.
D’un style propre à lui, on ressent l’homme qui écrit comme il parle : avec toujours une sensibilité qui fait partie de sa personne. Même qu’en il rigole, il y a un trait de sagesse.
On apprend beaucoup, sur la vie de Manu Dibango en lisant ce livre. Nous savons qu’en Afrique, un sage ne se qualifie jamais comme étant un sage. C’est pour cela que j’ai adoré, l’introduction du patriarche :
« Enguinguilayé… interprétation intraduisible », « Si le cœur vous en dit, vous pouvez répondre Ewesse… », « Homme privilégiant le contact, mes disques ne seront jamais que des cartes de visite qui permettent d’avoir une première idée de ce que je suis.
J’ai souvent rêvé que cela soit une forme d’humanismes. Je suis musicien, pas écrivain. Mais j’aime toutes les formes de communication. Celle-ci, je la sais essentiellement quand on veut parler longtemps sans être interrompu. Alors j’essaie de m’y mettre, avec l’aide d’amis plus expérimentés que moi. Je n’ai pas su faire de la poésie lyrique. Je tente donc la prose narrative. Enguinguilayé …»
Le grand livre sur la vie de Manu Dibango a été écrit avec la participation de Gaston Kelman, auteur de « Je suis noir et je n’aime pas le manioc« .
Tagne Foko Michel – Lebledparle.com
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