Les autorités camerounaises ont annoncé la réouverture, depuis mercredi dernier et ce après 5 ans de verrouillage, de la frontière du pays d’avec le Nigeria au niveau de la localité d’Amchidé (Extrême-Nord), connue comme une des cibles de la secte islamiste Boko Haram.
Considérée comme un pôle des échanges commerciaux entre les deux pays, avec prolongement vers la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC) et le Tchad, cette zone de quelque 15.000 âmes s’était peu à peu vidée du fait des incursions répétées et sanglantes du mouvement jihadiste.
L’un de ces assauts, survenu le 4 février 2015 dans la ville de Fotoko adossée à la cité nigériane de Banki, avait coûté la vie à environ 400 civils.
Selon des sources sécuritaires, Boko Haram caresse, depuis des années, le rêve d’investir cette zone, qui fait partie des portes du nord-est du Nigeria vers l’Afrique centrale, et dont il a toujours espéré faire un point de ravitaillement.
Ce retour à une activité quasi-normale est, pour le pouvoir de Yaoundé, la preuve que le terrorisme, malgré des attaques sporadiques, est en déroute dans la région de l’Extrême-Nord.
Les populations, appelées à la plus grande vigilance et à collaborer avec l’armée, seront ainsi étroitement encadrées par les forces de défense et de sécurité qui assureront également le convoyage des biens et des personnes.