Deux militaires sont accusés d’avoir froidement assassiné des fonctionnaires de police à Dabanga dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, a appris Lebledparle.com.
Selon l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire en kiosque ce 9 juillet 2019, le Lieutenant Lion Apollinaire en service à l’époque à la Brigade d’intervention rapide (BIR) dans la localité de Dabanga à l’Extrême-Nord et l’Adjudant Alipa Jean sont en détention à la prison militaire de Yaoundé, accusés d’avoir oté la vie à l’officier de police principal Ousmaila Dabo et sa collègue Adam Assana, inspecteur de police en retraite.
Au cours de l’audience qui s’est tenue le 2 juillet 2019, le Lieutenant Lion plaide coupable tandis que son co-accusé plaide non coupable.
A en croire le journal de Christophe Bobiokono, « le commissaire de gouvernement se prononce sur la demande de requalification des faits d’assassinat en meurtre introduite par Me Simh Emmanuel, un des avocats des accusés ».
En effet, poursuit le journal, les faits remontent au 4 janvier 2016 lorsque le Lieutenant Lion Apollinaire, informé de ce que les deux policiers susnommés agissaient de connivence avec Boko Haram, avait instruit un contingent d’une trentaine d’éléments en patrouille dans la ville de Kousséri.
« C’est au cours de ladite opération que l’accusé et ses éléments ont rencontré dans la localité de Gazafoul une voiture de tourisme dans laquelle se trouvaient les policiers. Sans attendre, M. Lion Apollinaire va sommer ces derniers de descendre et de rejoindre son équipe dans l’un des quatre véhicules de son escorte. Après plusieurs kilomètres de route, il va arrêter son cortège et conduire avec deux éléments les policiers vers une rivière frontalière au Nigeria om ils seront assassinés », peut-on lire dans les colonnes du journal Kalara.
Un récit qui fait dire au parquet qu’ « il s’agit bien d’un assassinat. C’est donc en connaissance de cause qu’il a pris le chemin en compagnie de ses hommes pour en finir avec les fonctionnaires de police ».
Cette position du parquet recevra une objection de l’avocat des accusés: « Est-ce que le commissaire du gouvernement a poussé son enquête loin pour savoir ce que faisaient les policiers dans cette zone réputée dangereuse ? », s’est interrogé Me Emmanuel Simh dans le journal Kalra après s’être demandé si le commissaire du gouvernement se trouvait dans la pensée du Lieutenant Lion Apollinaire pour savoir qu’il a prémédité l’acté.
Avant d’être contredit par le juge, « Alipa Jean rejette la faute sur son coaccusé et déclare qu’il est le véritable meurtrier des deux policiers. Il dit n’avoir fait qu’accompagner son chef hiérarchique sur le cham de tir », poursuivent nos confrères.
L’audience est renvoyée au 6 aout 2019 pour statuer sur la recevabilité des éléments de preuve.