Lebledparle.com, CWT
Dans une interview accordée au bihebdomadaire Repères du 14 octobre 2019, le consultant sportif Charles Mongué Mouyemé a fait une évaluation de la nouvelle équipe dirigeante de la Fecafoot conduite par son président Seidou Mbombo Njoya. Lebledparle.com vous propose l’intégralité de l’entretien.
Dix mois après l’arrivée de l’équipe SEYDOU MBOMBO NJOYA à Tsinga, on a l’impression que les critiques d’hier ou encore la volonté d’annuler le processus électoral se noient progressivement. Quelle est votre analyse ou lecture de ce premier bilan ?
L’impression que la volonté d’annuler les dernières élections à la Fecafoot soit en train de s’estomper ne me semble pas juste parce que ceux qui ont engagé des procédures par devant les juridictions de sport n’ont pas retiré leurs plaintes. Je crois qu’ils ont opté d’attendre patiemment les sentences, sans plus se livrer à des joutes médiatiques comme avant. La guerre au NOSO et le conflit post Présidentielle 2018 qui ont accaparé l’opinion, ainsi que le tempérament de Seidou Njoya qui semble préférer les actions sournoises aux épanchements médiatiques, justifient aussi le calme apparent actuel.
Quant aux critiques d’hier, la situation n’ayant pas évolué qualitativement, certains analystes sont peut-être las de décrier le même amateurisme. Le fait qu’il ait été dit que c’est Samuel Eto’o qui dirige réellement à travers Seidou Njoya, a peut-être amené ses fans à décréter unilatéralement un cessez-le-feu contre la Fecafoot. Enfin, avec la Coupe du Monde féminine en France et la CAN 2019 en Egypte, plusieurs journalistes camerounais ont voyagé aux frais de la Fecafoot, ce qui a souvent valeur de pacte tacite de non-agression.
La LFPC sous gestion transitoire, le football féminin qui annonce des couleurs, le football jeune qui va être lancé ce mois, l’Exécutif a-t-il compris les problèmes du football local ?
Si la résolution des problèmes du football local du Cameroun se réduisait à des nominations discrétionnaires dans les ligues spécialisées, à des déclarations aussi fortes qu’imprécises, et à la distribution complaisante de chèques aux clubs, alors le Comité Exécutif aurait effectivement tout compris. Mais ces habituelles solutions cosmétiques ont montré leur inefficacité depuis longtemps. Au contraire, lorsqu’on s’organise en mafia, sans rigueur managériale, en ayant souvent recours à la manipulation, c’est qu’on a surtout compris comment fossoyer un peu plus le foot local.
A côté il y a des problèmes de primes au sein des équipes nationales et la confusion au niveau de l’équipementier. Pourquoi ça peine à être réglé ?
Y a-t-il eu la moindre avancée dans le football camerounais avec l’équipe Seidou Njoya à sa tête ? Les compétitions ne se jouent quasiment pas, et quand c’est le cas, elles sont bancales, et leurs résultats querellés. A moins de 2 semaines du démarrage annoncé des championnats professionnels, les listes des clubs devant évoluer en Elite One et Two demeurent inconnues, les calendriers des compétitions et leurs règlements aussi. Il faut être omnivore pour trouver la moindre saveur à une si mauvaise cuisine.
Pour ce qui est de la question de l’équipementier, faut-il vraiment en parler ? Voir Rigobert Song à l’international avec un pantalon Coq Sportif et un survêtement Puma sur le banc des Lions U23 est simplement honteux. Je ne sais pas quelle est la saveur de la honte, mais je sais qu’elle n’est pas comestible par des humains normaux, et ceux qui la cuisinent n’ont donc rien à faire aux fourneaux de notre foot.
Propos recueillis par Hermann III EWANE
