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FESPACO, outil de développement du cinéma africain – Historique

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Le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), l’un des plus célèbres festival de récompense des stars du cinéma africain est rendu cette année à sa 24eme édition. LeBledParle.com marque un temps d’arrêt et revient sur l’historique de cet évènement culturel.

A l’initiative de quelques cinéphiles engagés, le FESPACO nait en 1969 à Ouagadougou, capital du Burkina Faso. Alors que celui-ci s’appelait « semaine du cinéma », il se tenait une fois par an dans un cadre plus restreint, en présence de quelques acteurs de la promotion dont Francois Bassolet, Alimata Salembere, Claude Prieux, avec la participation de seulement 5 Etats Africains (leSénégal, la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso, le Niger, le Cameroun) ainsi que la France et les Pays Bas.

Le succès des trois premières éditions sans compétition suscite en 1972 le soutien de l’Etat burkinabè et des organisations. C’est ainsi que le ministère de la culture, du tourisme et de la communication de la Haute-Volta prend à sa charge « la semaine du cinéma » désormais célèbre sous le nom de « Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou ». Dès cet instant s’inscrit dans le dictionnaire du FESPACO des mots clés tels que « compétition » et « récompense »avec l’inauguration du premier prix « Etalon de Yennenga ». Cette nouvelle naissance a pour présidente Mme Simone Mensah qui succède à Alimata Salembare (fondatrice du FESPACO et présidente des deux premières éditions).

Le FESPACO a désormais lieu tous les deux ans avec le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’UNESCO, l’UNICEF l’Union Européenne et le Programme des Nations Unies pour le Développement et certains pays d’Asie et d’Europe(France, République de Chine…)

En 2009, une nouvelle équipe dirigée par Michel OUEDRAOGO, prend la direction du FESPACO, celle-ci est frappée par la « déclaration solennelle de Ouagadougou ». Les cahiers du cinéma africain expliquent que le pays fait face à une crise économique due à la perte d’un nouveau bâtiment incendié le 15 Janvier 2013 ; s’ajoute à cette plainte le prix élevé des places et l’importance accordée aux cocktails diplomatiques et soirées de sponsoring par rapport aux films et aux spectateurs. Suite à ces différentes doléances, Michel Ouedraogo officialise l’accès à la compétition des films de la diaspora, revalorise les primes pour les lauréats et range désormais les films numériques dans la compétition long métrage.

LES OBJECTIFS DU FESPACO

Dès sa création, le FESPACO s’est doté des objectifs précis. Il s’agit d’inaugurer et d’encourager la diffusion des films Africains sur les chaines de télévision Africaines. Ceci après constat du ciné-club dynamique du CCFV au centre Franco-voltaïque qu’il n’existait pas mal de film Africain mais que les populations Africaines n’en voyaient aucun ; il a également pour but de permettre les contacts et les échanges entre professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, contribuer à l’essor, au développement et à la sauvegarde du cinéma Africain en tant que moyen d’expression, d’éducation et de conscientisation.

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En outre, le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou a pour rôle de favoriser une amorce de décolonisation des écrans tout en permettant de continuer et de perpétuer le dynamisme dans les cinémas Africains et ceux du mouvement continental d’où la création en 1983 du MICA ( Marché International du Cinéma africain); participer au mouvement et a l’évolution de la politique culturelle, qui d’ailleurs s’est marqué par la Nationalisation des salles de cinéma en Haute-Volta. Ceci a servi d’exemple aux autres pays qui ont suivi le pas en se dotant des structures de production et de distribution de cinéma.

LES PROBLEMES AUXQUELS FAIT FACE LE FESPACO

Malgré la volonté de faire du cinéma Africain l’un des meilleurs exemples dans le monde cinématographique, le FESPACO souffre d’importants problèmes liés à la faible production et à la distribution des films. Les raisons de cet échec sont surtout d’ordre financier puisque le cinéma Africain n’a pas assez de partenaires étrangers et il existe une faible mobilisation des télévisions Africaines dans la diffusion de ces films du à leur cout très élevés.

La situation géographique et économique du continent pose également un sérieux problème. Le cinéma ici n’étant pas considéré comme une priorité ; il est encore difficile d’exporter les films Africains vue qu’ils ne rentrent pas dans la monotonie du format des films Américains d’Hollywood.

A ces problèmes s’ajoute une organisation qui parfois indemnise la chronique de chaque lancement avec la massive participation des équipes formées de journalistes, festivaliers…il existe par ailleurs un manque de formations en expertise, en arbitrage culturelles et en montage de projets au sein du continent.

En revanche, il faut reconnaitre et encourager les efforts du Burkina Faso qui finance son cinéma et travaille durement pour qu’il retrouve un bon rang à l’échelle Internationale.

UN OUTIL DE DEVELOPMENT DE LA POLITIQUE BURKINABE

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Le réalisateur marocain Mohamed Mouftakir, qui recoit des mains du président du Faso, Blaise Compaoré, le trophée de l’Etalon d’or de Yennenga lors du FESPACO 2013 (c) Droit rérervé

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Issue d’un engouement de rendre le cinéma Africain une passion pour les Africains en particulier les Burkinabés, l’ancien « Premier Festival de Cinéma Africain de Ouagadougou » aujourd’hui FESPACO a stratégiquement pris pour siège ancestral la ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.

Il nait dans un contexte favorable, plusieurs initiatives culturelles ont été lancées au niveau continental. En 1972, il inaugure officiellement des rubriques de compétition et le gouvernement voltaïque décide de l’institutionnaliser, entendant ainsi profiter de cette « vitrine ». Le FESPACO constitue désormais l’un des acteurs majeurs de la diplomatie burkinabè dont tous les régimes s’en serviront pour se positionner à l’échelle mondiale.

La relation équitable qui existe entre le FESPACO et l’Etat, leur permet d’évoluer de façon parallèle. L’Etat aide le festival par son financement et lui permet également de bénéficier des structures d’institutions via la procuration des moyens techniques.

Les étapes de l’évolution du FESPACO favorisent le progrès politique du Pays. La première phase marque sa structuration : même si ça a débuté dans un élan un peu timide, le FESPACO s’impose progressivement entre 1983 et 1989 et passe sous l’influence du président Thomas Sankara, qui l’instrumentalise à des fins politiques et propagandistes. Sankara, tout comme son successeur profite du FESPACO pour promouvoir le Burkina Faso et la révolution Burkinabé.

Cette période correspond aussi à la consécration du Fespaco, qui devient un festival véritablement international avec l’ouverture à la diaspora noire, à l’Amérique du Sud et au monde entier. La participation populaire s’accentue avec près de 400 000 spectateurs en 1987. Contre toute attente, Sankara a su s’emparer du FESPACO et il lui a permis d’atteindre une dimension bien plus importante.

La troisième phase de la transformation du FESPACO correspond à une dynamique nouvelle. Le festival se dote d’une nouvelle entité nommée Marché International du Cinéma africain, le MICA, qui permet les échanges avec des chaînes de télévision et l’achat de droits sur les films. Blaise Compaoré, le successeur de Sankara poursuit les efforts pour que la manifestation contribue à offrir une image positive du pays.

© Elise TCHEUTCHOUA YONKEU, Lebledparle.com


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