La joie des fêtes de Noël a laissé place à une note amère à Yaoundé : la bière se fait de plus en plus rare. Les établissements fournisseurs, pris d’assaut par une clientèle avide de produits brassicoles, peinent à répondre à la demande. Cette pénurie, particulièrement marquée depuis le 24 décembre, a mis à mal les traditions festives de nombreux Yaoundéens.
Charlotte, tenancière d’un bar à Ngousso, témoigne au micro de nos confères de Abela Info : « J’ai suivi les conseils de mon fournisseur et anticipé la demande, mais la situation a dépassé mes prévisions. La bière est devenue un produit de luxe ! » Cette pénurie a des conséquences inattendues sur les relations sociales, comme l’explique Prudence : « J’ai dû revoir mon organisation de dernière minute à cause de cette pénurie. C’est un comble de devoir demander à ses invités d’aller chercher leur propre bière ! »
Si quelques marques comme Mayang, Chill, Castlé et Booster parviennent encore à être trouvées dans certains points de vente, elles ne suffisent pas à satisfaire les palais des consommateurs, habitués à un choix plus vaste. L’absence des marques les plus populaires crée un véritable sentiment de frustration, accentuant le caractère exceptionnel de cette période festive.
Dans cette situation, les consommateurs sont contraints de revoir leurs habitudes de consommation et d’accepter des prix parfois exorbitants. Alex, par exemple, a dû débourser 1100 FCFA pour une bière dans un bar au Carrefour Nkolnda, un coût bien supérieur à la normale.
Loin d’être un phénomène isolé, cette pénurie s’étend bien au-delà de Yaoundé. Douala, la capitale économique, est elle aussi confrontée à des difficultés d’approvisionnement en bière, témoignant d’une situation qui prend de l’ampleur à l’échelle nationale. Cette pénurie généralisée vient ainsi ternir l’ambiance festive des fêtes de fin d’année, suscitant l’inquiétude des professionnels du secteur et la frustration des consommateurs.