Quelques jours après l’autorisation du Chef de l’Etat au ministère des finances de prêter 55 milliards de F CFA pour achever le complexe sportif d’Olembé, le Prêtre Jésuite Ludovic Lado a écrit à la Standard Chartered Bank qui doit fait ce prêt à travers une lettre ouverte datant du samedi 20 février 2021.
L’homme d’église demande à cette structure bancaire de demander d’abord un audit et de ne pas prêter l’argent demandé par le Cameroun. « Comme vous le savez, il n’y a que des institutions financières voyous pour prêter autant d’argent à un régime voyou et voleur. Et puisque vous n’êtes pas des institutions voyous, j’en appelle à votre sens de l’éthique et de la responsabilité sociale. Est-il éthique et responsable pour une institution financière de votre acabit de prêter de l’argent à un Etat sans avoir vérifié que ce dernier a une bonne réputation en matière gestion du bien commun ? Je ne le pense pas. Je vous conseillerai de demander l’audit de de la construction du Stade Japoma pour lequel l’Etat du Cameroun vous demander de lui prêter 55 milliards pour les travaux de finition », écrit le Prêtre par ailleurs universitaire.
Et si l’institution bancaire s’obstine de faire le prêt, le membre du Clergé camerounais dit que nous ne rembourseront pas cet argent. D’ailleurs, il invite la diaspora à se saisir de cette affaire. « Si le sachant, vous prêtez tout de même cet argent à l’Etat du Cameroun, je vous préviens que nos enfants ne rembourseront pas cette dette. En effet, en prêtant cet argent dans ces conditions, vous vous rendez complice de la gabegie financière qui va s’en suivre. J’appelle d’ailleurs la diaspora camerounaise à se mobiliser pour manifester devant les sièges de ces institutions financières qui s’apprêtent à endetter nos enfants pour alimenter les comptes privés. Nous exigeons l’audit de la construction des stades et des routes avant tout autre emprunt », ajoute-t-il.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.
MA LETTRE OUVERTE A STANDARD CHARTERED BANK/BPI FRANCE EXPORT/UK EXPORT FINANCE
Chers Banquiers et Financiers,
Vous vous apprêtez à prêter à mon pays le Cameroun environ 145 milliards de FCFA pour les travaux de finition d’un stade et le bitumage d’une route. Vous êtes dans votre rôle, sauf que le Cameroun est dirigé par régime voyou et prébendier. C’est un pays spécialisé en détournement de fonds publics et une bonne partie de cet argent ira dans les poches de particuliers.
Comme vous le savez, il n’y a que des institutions financières voyous pour prêter autant d’argent à un régime voyou et voleur. Et puisque vous n’êtes pas des institutions voyous, j’en appelle à votre sens de l’éthique et de la responsabilité sociale. Est-il éthique et responsable pour une institution financière de votre acabit de prêter de l’argent à un Etat sans avoir vérifié que ce dernier a une bonne réputation en matière gestion du bien commun ? Je ne le pense pas. Je vous conseillerai de demander l’audit de de la construction du Stade Japoma pour lequel l’Etat du Cameroun vous demander de lui prêter 55 milliards pour les travaux de finition. La construction de ce stade est l’un des plus gros scandales financiers de l’histoire du Cameroun postcolonial. Savez-vous que ces 55 milliards qui finiront en partie dans les poches de quelques individus auraient pu construire des centaines d’écoles dans un pays où beaucoup d’enfants étudient encore sous les arbres ? Ce n’est pas s’endetter qui pose problème, mais ce pour quoi et les conditions dans lesquelles on s’endette.
Si le sachant, vous prêtez tout de même cet argent à l’Etat du Cameroun, je vous préviens que nos enfants ne rembourseront pas cette dette. En effet, en prêtant cet argent dans ces conditions, vous vous rendez complice de la gabegie financière qui va s’en suivre. J’appelle d’ailleurs la diaspora camerounaise à se mobiliser pour manifester devant les sièges de ces institutions financières qui s’apprêtent à endetter nos enfants pour alimenter les comptes privés. Nous exigeons l’audit de la construction des stades et des routes avant tout autre emprunt. C’est une question de justice transgénérationnelle puisque nous allons user de ces infrastructures qui connaîtront sûrement le même sort de mauvaise maintenance que beaucoup d’autres, mais ce sont les générations futures qui porteront le poids du remboursement. Ce n’est pas juste et je me désolidarise de cette opération foireuse.
Ludovic Lado, Jésuite.