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Fo’o Sokoudjou : « Je ne peux pas me taire face à un régime médiocre »

bamendjou fo

Dans une tribune libre publiée sur les réseaux sociaux, le dimanche 29 juin 2020, le Roi des Bamendjou parle de la situation globale du Cameroun. Le gardien de la tradition dit qu’il ne peut pas se taire face aux misères du pays. Il interpelle les intellectuels d’agir pour que le Cameroun sorte du marasme gouvernemental dans lequel, il se trouve. Il porte critique sur l’opposition.


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Fo’o Chedjou 2 – capture photo

« Au peuple, je vous dirai nous sommes tous nés libres, personne ne donne le sommeil à l’autre, le dieu de nos ancêtres a consacré la liberté de chacun parmi nous et il n’abandonne pas ses enfants. Même celui qui croit être trop fort-là, c’est l’illusion du souffle qui le trompe et aucune situation n’est permanente. Ils nous ont imposés la misère, ils se sont moqués des souffrances du peuple mais ils ont oubliés que le jour se lève comme la nuit va tomber. Le soleil commence à se coucher et on a l’impression d’être surpris. Que non, c’est notre pays à nous tous et aucun enfant de ce pays ne dormira dehors, le moment est arrivé et il nous faut nous regarder dans les yeux et nous parler. je suis persuadé que demain nous mangerons à notre faim car ce pays est sous la protection des dieux de nos ancêtres. Seule la vérité gouverne le monde, Ouvrez grandement vos oreilles et écouter les messages que les dieux de nos ancêtres vous envoient », écrit-il.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la réflexion.

Même si on dit chez nous qu’on ne pleure pas sa mère pour passer au marché, comment ne pas porter le deuil au marché en voyant ou va le Cameroun !!!

Face aux incertitudes qui plane sur ce pays, au lendemain plus qu’incertain, aux nombreux nuages qui noircissent chaque jour le ciel de notre pays, comment rester les bras croisés ? Comment fermer la bouche et me taire face à l’effondrement d’un pays que nous avons dormi sans dormir parce qu’on dormait le rêve que ce pays sera quelque chose!!

Me taire face à un régime médiocre qui ne sait que gâter sans rien arrangé, un régime qui à les oreilles mais refuse de se comprendre, des gens qui sont tellement rassasié jusqu’à ça ressort par les narines mais ils ne cessent de manger, cependant le peuple meurt de famine.

Comment ne pas pleurer le deuil au marché alors que le village est détruit par des faux notables qui non seulement ont gagné le pari de semer la misère partout mais sont capables d’accoucher leurs propres enfants et de les manger dans le seul but de conserver le pouvoir jouant ainsi avec le destin de tout un village!!!

Comment fermer ma bouche face à une opposition égoïste, mal organisée, mal structurée et porté par des gens qui ont même plus faim que le peuple qu’ils disent vouloir sauver, une société civile inexistante qui lèche les mains des deux côtés et qui ne peuvent pas s’entendre, avoir même bouche et de manière pacifique établir un réel rapport de force pour bousculer ces gens qui sont arrivés au sommet de l’arbre et ont tirés l’échelle vers le haut en attachant les mains du peuple en l’air.

Me taire en voyant ces nombreux jeunes obèses de diplômes qui montent et descendent dans les rues, réduit à conduire les motos et faire la sauvette, sans avenir, désespérés, clochardisé par un pouvoir qui fait tout et tout pour se rassurer que ces enfants ne seront rien demain ?

Me taire quand je vois que le baobab est entrain de tomber et je ne conseille pas aux enfants s’ils doivent fuir par les branches ou vers le tronc afin d’éviter que l’eau en se versant la calebasse se casse aussi?

Rester sans mot dire face à une société en perte de repère et en déperdition totale ?

Une société où tout est désacralisé, nos valeurs ancestrales sont piétinées, ou on ne respecte plus rien, même pas les morts.

Pour approfondir :   Cameroun : Cabral Libii parle du limogeage de Clarence Seedorf

Une société où on voit femmes et enfants séchés le corps de leur père et époux au soleil pour se livrer à un piteux spectacle dans les tribunaux? Fotso Victor avait-il besoin que vous le tuez une seconde fois?

Face à autant de dérives que je vois, je ne peux que pleurer mon propre corps, pleurer mon pays et appeler les dieux de mes ancêtres au secours.

Parfois je me dis que au lieu de voir ce que je vois là, mieux je deviens aveugle et que d’écouter certaines choses que mes oreilles écoutent à longueur de journée, il serait préférable pour moi de devenir sourd.

Quel camerounais normal et honnête peut aujourd’hui nier l’existence de nombreuses plaies dans ce pays que nous avons juste recouvert de poussières et qu’il faut nettoyer et cicatriser définitivement pour le bien de tous?

Pourquoi faire souffrir autant un peuple? Vous n’êtes plus sensible à la douleur ? Avez-vous même pitié de vos propres enfants ? Où vous croyez que garantir leur avenir avec l’argent de tout un peuple que vous avez détourné est suffisant ? Pourquoi voulez-vous que ces enfants payent le prix de vos forfaitures où en partant vous allez arrêter leurs mains ?

Que ceux qui rêvent dans leur tête et voient un autre novembre 82 sachent que le peuple a grandi et n’est plus prêt à avaler n’importe quelle qualité de vin. Le chef n’est chef que parce que le peuple est là et se reconnaît en lui, et si tu te trompes de chemin à l’aller et te trompe également au retour, demande déjà qu’on fabrique ton cercueil. Chaque fois que le jour se lève les choses changent qu’on le veule ou pas.

À ceux-là qui dorment et ne voient que le sang versé dans ce pays, ceux-là qui activent le feu avec l’eau dans la bouche, je leur dit que la quantité de sang qu’on a versé dans ce pays au moment de son indépendance, le sang qui coule chaque jour en zone anglophone est déjà trop pour qu’on pense encore à la guerre comme mode de résolution de nos problèmes. Nous allons avec le concours des dieux de nos ancêtres arranger notre pays sans que le sang d’un camerounais ne se verse et nous n’en sommes plus loin.

À vous qui voyez l’argent comme dieu, qui êtes prêt à tout pour avoir l’argent, vous qui croyez que quand vous avez l’argent vous détenez les clés du monde, sachez que personne n’est jamais parti avec quelque choses. Vous gagnerez à construire votre vie autour d’un idéal autre que l’argent. Remettez l’être humain au centre de vos préoccupations.

Où sont les soppo priso, les kouam Samuel, les Noutchogouin jean Samuel, les Njoya Arouna, les Kadji defosso, les T Bella, les Jean Ndengue, les Sohaing André les Fotso Victor ? Ils sont tous parti sans même prendre une aiguille, tu crois que c’est toi qui feras quoi au moment de partir?

Au peuple, je vous dirai nous sommes tous nés libres, personne ne donne le sommeil à l’autre, le dieu de nos ancêtres a consacré la liberté de chacun parmi nous et il n’abandonne pas ses enfants. Même celui qui croit être trop fort-là, c’est l’illusion du souffle qui le trompe et aucune situation n’est permanente. Ils nous ont imposés la misère, ils se sont moqués des souffrances du peuple mais ils ont oubliés que le jour se lève comme la nuit va tomber. Le soleil commence à se coucher et on a l’impression d’être surpris. Que non, c’est notre pays à nous tous et aucun enfant de ce pays ne dormira dehors, le moment est arrivé et il nous faut nous regarder dans les yeux et nous parler. je suis persuadé que demain nous mangerons à notre faim car ce pays est sous la protection des dieux de nos ancêtres. Seule la vérité gouverne le monde, Ouvrez grandement vos oreilles et écouter les messages que les dieux de nos ancêtres vous envoient.

Pour approfondir :   Vincent Sosthène Fouda : « Le semblant de paix au Cameroun est enraciné dans le football »

Vous êtes nombreux qui êtes venus me voir me demandant ce qu’il faut faire et sans cesse je vous ai toujours invités au calme, a la patience et à élever des prières vers nos ancêtres. Quand le temps suffit ca a suffit, ça ne dépend de personne mais de Dieu seul qui a son agenda pour ce pays et il est entrain de le dérouler. La violence n’apportera aucune solution et il ne faudrait pas qu’en cherchant a sauver la calebasse nous perdons la tine. Que ceux-là qui ont torturés le peuple pendant des décennies et qui continuent même à profiter de la détresse du peuple face au Corona virus pour s’engraisser reviennent sur terre. Laissez de côté votre orgueil et votre arrogance, cédez la place au dialogue sincère et à la concertation pour sauver la face, demandez pardon au peuple pour qu’ensemble nous cicatrisons les nombreuses plaies que vous avez ouvert si non vous n’allez même pas comprendre le moment que ça doit glisser entre vos mains et ne chercher surtout pas le malchanceux que vous allez vous accrocher à son cou car ce sont les choses de Dieu

Je lance un appel à la jeunesse Camerounaise et les invite à la vigilance et à plus de responsabilité. Ne vous laissez plus manipulez par ceux-là même qui sont responsables de votre mauvaise situation d’aujourd’hui. Qu’on n’arrête plus votre main pour vous gifler. Je chante comme ça ma part étant déjà sur la route de retour et je rêve d’un Cameroun plus juste, plus équitable que vous devez vivre demain. Il ne faudrait pas que pendant que nous sommes devant à nous essouffler à cultiver, vous êtes derrière pour étaler. C’est à vous le Cameroun de demain

Je lance également un appel aux intellectuels camerounais de tout bord et dieu seul sait combien ils sont nombreux. Tout va mal ce n’est plus un secret pour personne mais un nouveau Cameroun est possible. Mettez ce que vous avez appris à l’école à profit pour bâtir ce pays, Que chacun reconnaisse ses torts et permette un nouveau Cameroun car chacun se trompe comme il cogne son pied.

À tous ceux-là qui se disent croyants, reconnaissons que nous avons offensés le dieu qui nous a créés et il ne manque pas de nous châtié pour manifester sa colère. Que chacun en sa langue et selon ses croyances mette son genoux au sol, ouvre son cœur à son dieu et demande sincèrement pardon afin que le Cameroun, l’Afrique et le monde entier soit libéré.

Moi je crois à mon pays, je crois aux dieux de mes ancêtres que je prie et avec qui je communique chaque jour. Que chacun profite des jours qui lui reste encore sur la terre ci pour arranger un certain nombre de choses qu’il a gâté, que chacun se demande du fond de son cœur, qu’est ce j’ai fait pour éviter que mon pays ne sombre? Remet de l’ordre dans ses idées, que chacun vienne avec sa part de sceau d’eau pour que nous éteignons le feu sur notre pays et qu’ensemble nous construisons une paix, pas une paix de cimetière mais une paix durable. Que chacun arrange sa route car à chacun de choisir si oui ou non le rang de son deuil sera long.

Fo’o Sokoudjou mboda dans les lieux sacrés de Bamendjou ce dimanche 28 juin

 


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