Le grand dialogué annoncé à la fin de ce mois de septembre 2019, continue d’alimenter le débat et les réflexions dans le landerneau politique camerounais. Le Chef supérieur des Bamendjou a proposé aux internautes sur les réseaux sociaux sa réflexion sur le grand dialogue national. Le garant de la tradition doute de la sincérité du dialogue national. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de la réflexion.
Quel Cameroun voulons-nous réellement laisser à nos enfants ???
Quel genre d’enfants voulons-nous laissez à notre Cameroun ?
On n’a pas besoin d’être député, maire ou sénateur pour apporter sa modeste contribution à la construction de son pays. On peut être désintéressé et n’attendre des dividendes ou des récompenses de personne, surtout quand on a une responsabilité devant les dieux des ancêtres et sa conscience et qui sont les seuls à savoir apprécier et surtout récompenser.
J’ai un devoir de mémoire et je me dois chaque jour de me soucier et de décrier tout acte qui peut conduire ce pays vers une nouvelle épreuve difficile à surmonter. Je dois le faire non seulement pour bâtir l’avenir, mais aussi pour ne pas me sentir complice des misères du peuple causé par les actes maladroits de certains des nôtres.
Le dialogue, seul moyen pour remettre ce pays sur les rails a été pendant longtemps réclamé par le peuple, il est annoncé mais dans quelles conditions ?
Un dialogue où tu dis ta part et ma part ?
Un dialogue où tout laisse croire qu’on va continuer à laisser le feu pour souffler sur la cendre ?
Nous ne devons plus continuer à jouer avec le devenir du Cameroun. Ce pays est un grand malade qu’il faut si on veut vraiment le soigner diagnostiquer les causes lointaines et immédiates de manière froide avant d’envisager tout traitement.
Nous devons avoir le courage de poser sur la table les vrais problèmes du Cameroun qui remontent a plus loin avant l’indépendance et que nous continuons à gérer un mauvais héritage.
A l’allure ou ce dialogue est entrain de se mettre sur place, les délais, le choix des acteurs, le cadre, j’ai peur que ce ne soit un autre rendez-vous manqué comme dans le passé, que nous ne continuons plus à couvrir la pierre avec de la terre car c’est l’occasion plus que jamais de poser les jalons et les bases pour une stabilité et une paix durable dans ce pays qui nous est si cher.
Imaginer que nous pouvons le faire en une semaine pour moi relève de la pure sorcellerie, à moins que j’ai eu une mauvaise compréhension.
Il faut prendre du temps et faire appel aux hommes et femmes crédibles, intègres, honnêtes, intelligents, désintéressés, réconciliateurs… qui ont encore de l’amour pour ce pays.
Surtout il faut les écouter et prendre en compte leurs propositions qui sont celles inspirées par le peuple.
Une fois de plus, j’interpelle ceux-là qui nous gouvernent aujourd’hui et qui ont toujours été sourds aux cris de détresse du peuple, qui se nourrissent de la misère du peuple pour que pour une fois ils font preuve d’humanisme, mettent de côté les égoïsmes et l’orgueil, prennent conscience des cris du peuple qui ne demande qu’un mieux vivre et sachent que quel que soit ce qu’ils sont aujourd’hui, ils auront à répondre devant le tribunal de l’histoire.
Ce pays nous appartient tous, il n’est la propriété de personne et personne n’a intérêt de le voir sombrer, s’embraser, de le détruire, que chacun y mette du sien pour un retour à la paix, pour un nouveau contrat social et que la poignée de camerounais qui depuis des années mange et essuie les mains sur la tête d’une grande partie du peuple prend conscience que aucune situation n’est éternelle.
Que les dieux de Bamendjou veillent sur le Cameroun
Fo’o Tchendjou 2 Sokoudjou.