Plus de doute ! Ce qui n’était jusque là qu’une rumeur s’est confirmé lundi 02 septembre dernier au détour d’une réunion de concertation entre le président du Comité de normalisation, Pr Joseph Owona qu’accompagnait pour la circonstance Tombi à Roko Sidiki et le collectif des présidents des clubs affilés au championnat de football professionnel.
C’est officiel, le Cameroun vient de déposer sa candidature pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) féminine en 2016. Lors de ce conclave, Massayo a demandé à ses interlocuteurs de ne pas perdre de vue cette échéance « qui nécessiterait la mise en place d’un programme spécial de préparation », peut-on lire sur le communiqué y relatif et dont Le Messager a eu copie. C’est donc clair, le pays de Roger Milla souhaite abriter pour la première fois, une édition de ce rendez-vous sportif continental qui est en fait une compétition biennale organisée pour la première fois en 1991. Elle regroupe huit équipes réparties en deux poules et déployées en général sur deux aires de jeu. La 11ème édition, est prévue en 2014 en Namibie. Le pays organisateur de 2016, sera alors connu dans les prochains mois.
Le Cameroun qui, depuis 1972 n’a plus abrité de Coupe d’Afrique, se présente là comme un sérieux prétendant. Une opiniâtreté qui est loin d’être fortuite. Du moins si l’on s’en tient à certaines sources proches du dossier qui soutiennent que les autorités en charge du sport entendent faire de cette organisation, un galop d’essai, voire un argument de poids qui pourrait à la longue motiver leur candidature du Cameroun à la Can masculine de 2019. Mais le pays a-t-il les moyens de son ambition lorsqu’on sait que les expériences antérieures suffisent pour comprendre qu’il s’agit d’une autre opération de navigation à vue qui se prépare ? Car, depuis plus de dix ans, le gouvernement camerounais en partenariat avec la République populaire de Chine, grâce à Exim Bank of china, a lancé un ambitieux programme de développement des infrastructures sportives labélisé Programme national de développement des infrastructures sportives (Pndis). (Lire Le Messager du jeudi 22 août 2013)
Enthousiasme
Lequel avait pour ambitions de doter le Cameroun d’infrastructures sportives de qualité à la pratique du sport. Dans une euphorie sans précédent, on avait alors procédé à la pose de la première pierre du stade de Limbé, au début des fouilles, au choix du site définitif de celui de Bafoussam, aux premiers coups de marteaux pour la construction d’une plateforme sportive dans la région du Nord, au lancement des chantiers de construction des gymnases multisports à Douala et Yaoundé pour montrer que le projet prend bel et bien corps. Brandissant au passage l’avantage qu’il aura de stimuler une certaine émulation dans le mouvement sportif national dans toutes les villes en le rendant plus attrayant et attractif. Tous ces grands chantiers entamés avec un enthousiasme débordant sont aujourd’hui aux arrêts. Après les Chinois, les investisseurs américains à travers la multinationale Aecom Government Services sont rentrés dans la danse en 2011 au point de signer avec le gouvernement camerounais un protocole d’accord relatif au financement et à la construction d’infrastructures sportives. Il s’articulait sur deux points : la réalisation des études de faisabilité et le financement des infrastructures.
Rien qu’à penser que cette multinationale est spécialisée et reconnue mondialement dans la fourniture des services dans le domaine des transports, les installations, l’environnement, l’énergie et l’eau, les sportifs pensaient déjà à un Eldorado. Mais c’était sans compter avec l’inertie et le népotisme des dirigeants camerounais qui juraient pourtant de doter le pays d’équipements de pointe avec la construction d’infrastructures de grande qualité. Aecom s’était même dit prêt à investir près de 500 milliards Fcfa qui serviront à la construction du stade omnisport au quartier Olembe à Yaoundé, d’un autre à Yassa (Douala), des stades municipaux dans les régions, d’une académie internationale de football, promesse du chef de l’Etat à la jeunesse, un bâtiment devant abriter toutes les fédérations sportives nationales … Deux ans seulement après, le constat est des plus tristes. Le désir effréné du Cameroun de se doter d`équipements de pointe est resté lettre morte. La Can 2016 pourrait finalement avoir un goût amer.