L’annonce est de Adoum Abagana directeur de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) de Garoua, dans une interview contenue dans les colonnes de Cameroon tribune édition du 26 janvier 2021. Il soutient que la production du pagne du 8 mars, destinée à la gente féminine dans le cadre de la Journée internationale de la femme, est « compromise ».
« La Cicam a un endettement vis-à-vis de la Sodecoton, notre principal fournisseur qui arrêté de nous fournir la matière première depuis novembre dernier [2020 Ndlr]. Cette dette s’élevait sensiblement à un milliard 300 millions. La Cicam a pu payer 200 millions. La dette restante est de 1,070 milliard de F par là. Cet arrêt a une grande incidence sur la campagne du 08 mars par exemple. Nous avons besoin de quatre millions et demi de mètres linéaires de pagne pour le 8 mars. En ce moment, nous n’en disposons que de deux millions. Nous faisons principalement notre chiffre d’affaires sur le 8 mars et le 1er mai. En 2020 déjà, l’année avait été difficile à cause des mêmes soucis avec la Sodecoton. La Covid-19 est aussi venue s’ajouter », expliquer Adoum Abagana dans le quotidien à capitaux publics.
Dans l’espoir qu’une solution palliative soit trouvée le responsable explique l’entreprise comptait la renflouer un peu ses caisses avec les campagnes du 8 mars et du 1er mai 2021. « Nous espérons qu’une solution sera trouvée dans les prochains jours, sinon nous allons enchaîner avec deux mauvaises campagnes encore, à savoir le 8 mars et le 1er mai. Ce qui va compliquer davantage notre trésorerie », ajoute-t-il.
De mémoire, dans son rapport 2020, la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques et parapubliques (CTR) indique que l’outil de production de la Cicam s’est fortement discrédité avec le temps. Bien plus, l’absence d’un plan de renouvellement progressif a conduit l’entreprise à supporter de lourdes charges de maintenance d’une part, et d’importants coûts liés à sa faible activité d’autre part.
Au 31 décembre 2019, le chiffre d’affaires de l’entreprise est de 10,044 milliards contre 13,265 milliards de FCFA en 2018, soit une baisse de 3,221 milliards (-24,2%). La Cicam a néanmoins réussi à baisser ses charges. Elles sont passées de 18,589 milliards en 2018 à 14,573 milliards en 2019 (-21,6%).
« Ce faible résultat s’explique par l’absence de nouveaux produits et la chute des ventes qui génère des tensions de trésorerie et, par conséquent, des difficultés d’approvisionnement des usines en pièces de rechange et en matières premières. Les capitaux propres passent de -3 063 millions en 2018 à -4 601 millions en 2019, soit une dégradation de 1 538 millions, résultant du bénéfice net de l’exercice (- 4 526 millions) », révèle la CTR.