Fortement endettée, la Cicam de Garoua ne sera plus approvisionnée par la Sodecoton

Selon Investir au Cameroun, journal spécialisé dans l’actualité économique du pays, il ne reste plus qu’une dizaine de jours pour que le dernier stock s’épuise, et la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) de Garoua sera en carence de matière première.

D’après notre confrère, d’ici au 10 mai 2021, la production des tissus à l’usine Cicam de Douala sera au ralenti. Pour cause, l’usine du Nord ne disposera plus de matière première (coton) pour produire les écrus (tissus non imprimés), produits semi-finis. Redevable

Dette impayée

En réalité, cette interruption annoncée par des sources bien introduites du dossier, tient de la dette de la Cicam envers la Société de développement du coton (Sodecoton).

Selon le protocole d’accord qui lie les entreprises, « le producteur de coton est fondé à interrompre les livraisons à la Cicam, dès lors que l’encours de sa dette atteint 200 millions de FCFA », indique Investir au Cameroun.

Or, « à ce jour, la Sodecoton, principal fournisseur, réclame à la Cicam des impayés d’au moins 1,3 milliard de FCFA ». La Cicam en manque de stock parce que la Sodecoton aura mis en exécution sa décision, c’est au moins 352 employés qui seront mis en chômage.

Une autre suspension…

Le même scénario s’était produit en octobre 2020 où le fournisseur avait suspendu les livraisons. Et ce n’est qu’après intervention du chef de l’Etat que les activités avaient repris le cours le 2 février 2021.

Malheureusement, environs trois mois plus tard, les mêmes causes vont produire les mêmes effets.

Les explications du DG

Pour rappel, Dans une interview accordée au quotidien Cameroon Tribune dans sa parution du 26 janvier 2021, le directeur régional de la Cicam (la Cotonnière industrielle du Cameroun) du Nord, Adoum Abagana s’exprimait sur la question.

« La Cicam a un endettement vis-à-vis de la Sodecoton, notre principal fournisseur qui arrêté de nous fournir la matière première depuis novembre dernier. Cette dette s’élevait sensiblement à un milliard 300 millions. La Cicam a pu payer 200 millions. La dette restante est de 1,070 milliard de F par là. Cet arrêt a une grande incidence sur la campagne du 08 mars par exemple. Nous avons besoin de quatre millions et demi de mètres linéaires de pagne pour le 8 mars. En ce moment, nous n’en disposons que de deux millions. Nous faisons principalement notre chiffre d’affaires sur le 8 mars et le 1^er mai. En 2020 déjà, l’année avait été difficile à cause des mêmes soucis avec la Sodecoton. La Covid-19 est aussi venue s’ajouter », expliquait-il dans les colonnes du quotidien national bilingue.