Ce qui avait résonné comme une mesure salutaire, ne froufroute finalement que comme un scandale, un véritable fiasco administratif. En effet, en juillet dernier, certains parents s’étaient réjouis, en apprenant la suspension des frais d’APEE annoncée par le ministre des enseignements secondaires, dans un communiqué publié avec fracas, le 22 aout dernier. Ils sont aujourd’hui surpris de se voir réclamer ces frais lors de l’inscription de leurs enfants. Un imbroglio qui allume dans les établissements, la flamme de la discorde entre les responsables et les parents d’élèves qui n’hésitent pas à brandir le communiqué de Pauline Nalova Lyonga.
Cependant, dans un autre communiqué datant du 24 de ce même mois, cette fois « douteux, parce que sans cachet, ni signature officielle », explique un parent d’élève, le ministère dément, expliquant que le communiqué demandait simplement aux chefs d’établissements d’attendre l’ouverture officielle des inscriptions avant de percevoir les frais.
« Le communiqué de Madame le ministre invitait les chefs d’établissements à ne percevoir aucun frais avant l’ouverture officielle qui sera communiquée en temps opportun. Donc, Madame le Ministre n’a jamais suspendu le paiement des frais d’APEE », a expliqué Fidelis Etta AKAT, inspecteur général des services au Ministère des enseignants secondaires, selon Equinoxe tv.
« Le MINESEC n’a ni la qualité ni la compétence pour annuler ou suspendre les frais d’APEE. Seul le Président de la République peut annuler les frais d’APEE, pour la simple raison que lesdits frais sont institués par un décret présidentiel (2001/041 du 19 février 2001). Toutefois, les frais d’APEE sont des » CONTRIBUTIONS VOLONTAIRES » (cf. Art.46 et 48 du décret cité). » a renchéri Emmanuel NKUNKÉ NGOUABA Professeur des Lycées d’enseignement général Hors Echelle, Officier des Palmes académiques.
Un retournement de situation qui soulève de sérieux doutes sur les réelles motivations derrière ces décisions contradictoires. Il faut noter que les frais d’APEE font l’objet de discordes depuis quelques années au Cameroun. Officiellement, ces fonds sont destinés à soutenir des projets scolaires et à combler les lacunes du budget de l’Etat en matière d’éducation, notamment pour rémunérer les enseignants vacataires, financer les travaux d’infrastructure, ou acquérir du matériel. Mais la réalité sur le terrain est tout autre. De nombreux parents, ces frais qui varient entre 10 000 et 30 000 Fcfa alimentent un véritable réseau d’intérêts personnels au sein des établissements.