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France-Afrique : Un ministre camerounais écrit à Emmanuel Macron

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Le ministre délégué auprès du ministre de la justice Garde des Sceaux Jean De Dieu Momo a adressé une correspondance au chef d’Etat français dans laquelle, il condamne le jeux trouble de la France en Afrique.

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Emmanuel Macron (c) Droits réservés

Dans sa lettre parvenue à notre rédaction le 27 février 2020, l’avocat international estime que le peuple français a « autant de difficultés que le peuple Camerounais » et que l’implication de la France dans les affaires africaines ne vise que des intérêts purement néocoloniaux.

Lebledparle.com vous invite à lire la lettre ouverte à Emmanuel Macron.    

Lettre ouverte à Monsieur Emmanuel Macron.

Cher Monsieur Macron,

Je vous ai entendu récemment affirmer que dans les pays où les élections transparentes ne sont pas organisées, vous soutenez les ONG et la société civile. Vous avez ensuite laissé entendre que le président camerounais SE Monsieur Paul Biya, n’aurait pas été élu dans le cadre d’une élection transparente. Cela est archi faux et je l’ai expliqué dans mon livre intitulé De la démocratie récréative.

Je suis la preuve vivante de ce que tout ce que vous avez dit là est faux. Avant, moi aussi je tombais dans ce piège de la désinformation qui laisse croire que les élections en Afrique seraient une mascarade tant qu’elles ne sont pas validées par les offices occidentaux.

Depuis, j’ai compris comment fonctionnent le monde et le Grand Capital pour déstabiliser les pays africains dans des conflits postélectoraux qu’ils organisent dans le cadre du chaos-business au détriment des peuples et des États moins puissants. J’ai bien compris que les entrepreneurs du chaos-business alimentent les révolutions pour faire disparaître les États afin de s’accaparer de leurs ressources du sol et du sous-sol. J’ai compris que les guerres hybrides qui se mènent par procuration par les Africains interposés contre d’autres Africains souverainistes visent essentiellement à remettre l’Afrique comme elle était au moment du partage au congrès de Berlin en 1884, c’est-à-dire une terre sans maître où les puissances pouvaient venir exploiter voire piller les innombrables richesses sans être inquiétées.

Il s’agit essentiellement pour ces nouveaux conquérants du monde de couper les têtes dirigeantes des pays africains et sud-américains pour pouvoir disposer librement des pays ainsi laissés sans dirigeants. La Libye est un exemple qui parle tout seul. La Yougoslavie a déjà disparu de la carte géographique du monde. Le Soudan divisé paie le prix de la démocrature occidentale. Le Mali aussi dont le Nord reste sous occupation. L’Irak ne se relèvera pas se sitôt. La République centrafricaine est un État sous perfusion depuis qu’on a déposé le « dictateur Bokassa », la RDC, vaste pays africain, vit dans des remous sociopolitiques depuis que Mobutu a quitté le pouvoir.

Je suis la preuve vivante que les élections sont libres et transparentes dans mon pays, le Cameroun ( certes les irrégularités constatées ici et là sont congénitales à toutes élections), car, étant donné mon opposition première et farouche contre les dirigeants de mon pays, j’ai pu réussir à les gagner et à les perdre démocratiquement, en toute transparence avec le code électoral actuel qui n’est pas plus mauvais que les acteurs veulent le prétendre. Ce sont eux qui sont en cause, pas le code. N’en déplaise aux théoriciens de la fiction de fraude. Le président de PCRN Cabral Libii aussi a gagné avec ce code, de même que le Maire Paul Eric Kingue, opposant radical, s’il en est et ayant des raisons de se radicaliser, Directeur de Campagne du Professeur Maurice Kamto du MRC à la dernière élection présidentielle transparente, est sorti de prison à la suite de sa participation à des infractions réprimées, pour aller gagner dans les urnes plusieurs Mairies et des sièges à l’Assemblée nationale. Ne soyez point induit en erreur comme moi, hier, par les bonimenteurs du chaos qui n’ont dans la bouche que des mots aussi faux que fraude et aussi infâmes que génocide et tutti quanti.

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Pendant longtemps, très longtemps, j’ai suivi ces sirènes de la surenchère politique et de la déstabilisation des pays africains, croyant que je me battais pour la souveraineté de notre pays. Je sais d’expérience, pour avoir été longtemps avec eux, que ces gens-là préparent la révolution quand d’autres préparent les élections et qu’ils travaillent par procuration pour le Grand Capital international qui met à mal nos pays africains en général et particulièrement le Cameroun, pays convoité, situé au cœur du golfe de Guinée, véritable Jardin d’Eden.

Je suis convaincu que nos dirigeants africains, mais surtout le président Paul Biya, qui est, dois-je le souligner, hors d’atteinte de toute pression, je suis persuadé donc qu’il est le meilleur garant, le meilleur protecteur et le meilleur bouclier de la souveraineté du Cameroun. Et ceci n’est pas baratin pour mon maintien en poste, ma conviction est le résultat de l’observation des enjeux géopolitiques mondiaux, au regard des efforts que fournit précisément le président Paul Biya pour se mettre au-dessus de toute pression et protéger son pays des contrats léonins qui ont longtemps freiné notre décollage.

Votre peuple rencontre autant de difficultés que le nôtre et je dois même dire que les Français souffrent plus que les Africains, si j’en juge par la violence des Gilets jaunes et la rudesse de l’opposition à laquelle vous faites face dans votre pays. Nos jeunes Africains, par contre, ont à table leur plat bien rempli, pourvu qu’ils s’en donnent la peine, mais ils souffrent sérieusement, gravement même je dirais et uniquement de la maladie de la démocratie, ce virus inoculé à travers l’éducation coloniale et la religion coloniale pour les détourner des valeurs africaines qui ont fait de l’Afrique de jadis la première puissance du monde. Ils n’ont plus dans le cerveau que des mots armés contre eux tels « démocratie, alternance, droit de l’homme, dictature » et que le dernier ferme la porte! Ils sont ainsi détournés du travail de la terre nourricière ancestrale pour s’agglutiner dans les villes et y conduire les taxis et les motocyclettes qui inondent nos Marchés à la place des vivres frais qu’ils pourraient cultiver comme leurs pères et transformer pour exporter chez vous.

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Nos terres arables sont à leur disposition de même que tout l’or enfouit dans notre sous-sol qu’ils abandonnent pour venir en esclavage chez vous, appâtés par la fausse publicité que vous leur donnez chaque jour du mirage de votre richesse.

Nous avons le plus grand intérêt à accorder nos visions des lendemains dans le cadre de ces guerres dont souffrent aussi bien vos pays que les nôtres à cause du nouvel ordre mondial qui se met en place par des individus plus puissants que les États.

Mais dans tous les cas, il n’est pas de l’intérêt du peuple français que ses dirigeants nous traitent avec condescendance voire avec mépris, car ce serait scier la branche sur laquelle votre peuple et votre pays sont assis.

Il ne fait l’ombre d’aucun doute que nous avons tout ce que vous n’avez pas et donc que nous sommes plus riches que vous. Il ne serait pas intelligent à mon avis de vouloir prendre par la force ce que vous pouvez obtenir dans un cadre contractuel équitable où chaque partie tire profit.

Vous savez par exemple que si nous sommes capables d’exploiter nous-mêmes nos ressources du sous-sol et de les transformer dans le cadre de notre industrialisation, vous risquez de perdre le vaste marché de consommation de vos produits que constitue le milliard du peuple africain n’est-ce pas ? Mais nous savons tous les deux que tous les efforts consentis pour empêcher l’industrialisation de l’Afrique sont vains et qu’il serait bénéfique aussi bien pour vous que pour nous, mais davantage pour vous, de régler la question de nos intérêts communs autour d’une table de négociation.

L’Afrique est généreuse par nature, et pardonne aussi, mais si elle a survécu à quatre siècles d’esclavage et de traite négrière, à près d’un siècle de la colonisation, c’est bien parce qu’elle est dotée d’une capacité de résistance et de résilience qui la met au-dessus de toute destruction. Nous avons apprivoisé l’art de renaître de nos cendres. C’est pourquoi je vous demande de prendre en considération mes recommandations pour réajuster la politique extérieure de la France dans l’intérêt bien compris de nos deux peuples.


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