Pour espérer survivre politiquement, Manuel Valls qui poussa définitivement François Hollande à renoncer à un second mandat après la sortie du fameux bouquin « Ce qu’un président ne devrait pas dire » est obligé de courir et offrir ses services à M. Macron, président élu, qu’il méprisait au plus haut point quand il lança son mouvement « En Marche » dans son gouvernement.
Hamon et les frondeurs qui ont pourri le mandat de M. Hollande, ce président social-démocrate et réformateur, va devoir se chercher une place dans l’extrême gauche, le PS dont il a trusté l’investiture en remportant la primaire étant voué à la disparition après la gamelle de la présidentielle et une probable déculottée aux législatives attendues.
Rebaptisée il y a un peu moins de deux ans en Les Républicains (LR) pour masquer les casseroles du chef de bande Sarkozy et les divisions issues de la succession piégée de ce dernier, ancien président, l’ex UMP qui avait juré de ne laisser aucune chance à ce président Hollande qu’ils méprisaient, court vers l’implosion entre centristes et ultraconservateurs.
Même le FN, malgré les 22% de Marine Le Pen au premier tour de cette présidentielle aura de la peine à remporter suffisamment de sièges pour former un groupe parlementaire et ainsi peser sur les décisions au parlement. Il va donc rester globalement un parti protestataire et démagogue.
Une majorité probable au centre va s’organiser autour du nouveau président qui ne remettra en cause aucun des acquis de la présidence Hollande (Loi Travail, Mariage pour tous, Pacte de compétitivité, non cumul de mandats, transparence public, etc.) Mieux, les reformes que Hollande souhaitait faire mais a butté sur une majorité trop fracturée vont désormais se faire avec l’Europe au coeur du projet français.
Hollande qui, face à ces résistances dans son propre camp, avait envisagé de créer un mouvement hors des partis aux formats traditionnels pour poursuivre son rêve de redressement juste de la France peut être heureux de le voir réalisé par un jeune président dont chacun sait ce qu’il lui doit en tant que président sortant qui lui a donné sa chance comme Conseiller économique en chef puis ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique.
Le succès en politique n’est-il pas aussi et surtout la capacité de fabriquer des successeurs?
Big up Flamby pour ce travail d’orfèvrerie politique!