L’entreprise en charge de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun, dans une note d’information publiée le 28 juillet 2020 et dont lebledparle.com a eu copie, évalue les pertes de trésorerie dues à la fraude d’électricité à hauteur de 60 milliards de FCFA par an.
Selon le document servi à l’opinion publique, l’entreprise indique que cette somme dépasse largement son budget d’investissement qui se chiffre à hauteur de 45,7 milliards de FCFA en 2020.
« Le niveau de pertes que génèrent les pratiques illégales est très élevé, et contribue à l’asphyxie financière de tout le secteur électrique. La fraude coûte cher, et est par conséquent une menace grave pour l’atteinte des objectifs de développement économique et social du pays », peut-on lire.
Dans la note d’information l’entreprise tente de justifier la hausse vertigineuse des factures d’électricité dans certains ménages : « 70% de clients honnêtes subissent 30% de clients ou consommateurs indélicats ». Ce phénomène, explique Eneo, est entretenu avec la complicité des agents de l’entreprise.
Au cours des 12 derniers mois, « environ 60 barons de la fraude ont été mis à la disposition de la justice, un baron étant un acteur qui entretient, de manière illégale, un réseau électrique pouvant alimenter jusqu’à une centaine de ménages », apprend-on.
Eneo précise par ailleurs que l’assainissement et la normalisation inévitables des installations commerciales et de distribution dans lesquels elle est engagée, avec le soutien du gouvernement, visent notamment la sécurité du réseau, des installations et des hommes ainsi que le confort des consommateurs.