Contre toute attente, le président gambien sortant Yahya Jammeh a annoncé vendredi soir 9 décembre qu’il ne reconnait pas les résultats de l’élection du 1er décembre.
Ce revirement de l’homme fort Gambien survient une semaine après avoir reconnu sa défaite face à l’opposant Adama Barrow, dans une déclaration télévisée et qui avait suscité une onde de choc à travers le continent africain.
«Autant j’ai accepté les résultats, car j’ai cru que la commission était indépendante et honnête, désormais je rejette les résultats en totalité. Laissez-moi répéter: je n’accepterai pas les résultats», a déclaré Yaya Jammeh à la télévision gambienne
Adama Barrow n’est pas encore officiellement intronisé, et risque de voir son accession au pouvoir entaché par ce retour sur la scène politique de Yaya Jammeh. «Des erreurs ont été constatées par nos enquêtes. Le nombre de cartes d’électeurs ne coïncide pas avec le nombre de votants. Toutes les parties ont été appelées par la CEI pour les informer de la décision», proclame Yaya Jammeh.
Yaya Jammeh s’appuie sur un communiqué de la commission électorale diffusé mardi matin dans lequel il est indiqué qu’il y a eu des erreurs dans la compilation des résultats, mais que ces erreurs ne changent rien aux résultats définitifs. L’écart entre Adama Barrow et Yahya Jammeh qui était de 60 000 voix est revu à la baisse et passe à 20 000 voix.
Ce nouveau rebondissement de Yaya Jammeh pourrait être la conséquence des ambitions d’Adama Barrow qui annonçait déjà qu’il allait ramener la Gambie à Cour Pénale Internationale (CPI). Au lendemain de son élection Adama Barrow annonçait également qu’il allait lancer des poursuites judiciaires contre Yaya Jammeh, surement il était allé vite en besoin.