Garga Haman Adji : « Même sur une civière, le candidat Paul BIYA sera réélu en 2025 »

La candidature de Paul BIYA aux élections présidentielles de 2025 fait de plus en plus échos sur la scène politique camerounaise. Cumulant déjà 42 ans au pouvoir, Paul BIYA laisse résonner le silence de son éventuelle candidature à sa propre succession, surchauffant davantage le débat politique.

Alors que dans le RDPC, sa machine politique minutieusement huilée pour une production presque industrielle de victoires de « L’Homme Lion », militants et sympathisants donnent de la voix pour entonner l’hymne de motions de soutien, appelant « le candidat naturel » du parti à se représenter, l’opposition et autres acteurs de la société civile s’en offusquent et appellent à la retraite, le président de la République. Dans une sortie récente, Célestin Bedzigui, le président du PAL, a clairement invité le président Paul BIYA à suivre l’exemple de son Homologue américain, Joe Biden qui s’est retiré le 21 juillet dernier, de la course à la Maison Blanche.

Paul BIYA, « Président à vie » ?

Pour des observateurs avertis de la scène politique camerounaise, il n’existe rien ni personne, qui puisse déloger BIYA de son Palais d’Etoudi par la voie des urnes. Et ce n’est donc pas le poids de l’âge que semblent désormais ériger en argument de poids, certains de ses adversaires politiques, qui changerait donc la donne. Favorable à cette thèse, Garga Haman Adji, dans une interview accordée au quotidien Mutations dans son édition de ce mardi 23 juillet 2024, affirme que Paul Biya sera réélu sans ambiguïté pour un huitième mandat lors de l’élection présidentielle de 2025.

L’écrivain et homme politique de 80 ans affirme que même si le candidat Biya était étendu sur une civière, il serait toujours réélu en raison du contexte actuel.

« Dans le contexte actuel, même s’il était étendu sur une civière, le candidat Biya sera réélu. Je le dis haut et fort bien que je sois moi-même un candidat potentiel. Je ne suis quand-même pas tombé de la dernière pluie. Je suis réaliste et je connais parfaitement mon pays. A partir de ce moment, cette prorogation est subjective et vise plutôt à rassurer ceux qui ont des doutes sur la possibilité pour eux d’être réélu », a-t-il déclaré alors qu’il répondait à la question sur le projet de loi prorogeant le mandat des députés adopté à l’Assemblée Nationale le 9 juillet dernier.

Prorogation du mandat des députés, « un abus d’autorité », selon Garga Haman Adji

Sur cette question justement, l’homme politique n’a pas caché sa désapprobation. Garga Haman Adji souligne que cette décision va à l’encontre du contrat social signé avec le peuple, qui définit la durée des mandats comme un moyen pour les électeurs d’évaluer les actions des élus. Il considère que cette prorogation est un abus d’autorité et ne s’inscrit pas dans le cadre de la démocratie.

En se référant à Machiavel et à son livre « Le Prince », Garga Haman Adji met en avant la notion que pour conserver le pouvoir, tous les moyens sont bons, et que la fin justifie les moyens, qu’ils soient moraux ou immoraux.