Le journaliste camerounais en service à Jeune Afrique s’est invité dans le débat sur l’affaire du passeport d’Achille Mbembé qui l’oppose avec son collègue universitaire Jacques Fame Ndongo. Il pense que la sortie du secrétaire nationale à la communication au sujet de ce passeport montre à suffisance que le RDPC est un parti Etat. Il va plus loin en se demandant le professeur émérite des universités est devenu le porte-parole de la DGSN.
Ci-dessous, l’intégralité de la publication.
LE PARTI/ETAT ENFIN ASSUME
A quel titre Jacques Fame Ndongo réagit-il dans le cadre du litige portant sur le passeport du Pr Achille Mbembe ? Ce dernier reproche aux autorités camerounaises de n’avoir donné suite à la demande introduite pour le renouvellement de son document de voyage. L’administration compétente en matière de passeport est bien la DGSN … Fame Ndongo est-il le nouveau porte-parole de la Police ? Supposons que, par solidarité, le gouvernement se sente obligé de justifier l’attitude inacceptable de la DGSN. Fame en est-il le porte-parole ? Ou alors il a décidé de marcher sur les plates-bandes de René Sadi ?
L’aveu, en forme de réponse, est dans l’en-tête du document. Le porte-parole du RDPC se prend pour l’Etat. Tout s’explique. Enfin !
Sur le fond de l’affaire : Achille Mbembe a également introduit en 2018 une demande de carte nationale d’identité. Puisque l’on soutient que son passeport et sa CNI ont bel et bien été établis, je me demande pourquoi l’intéressé – qui a pris la peine d’introduire les deux dossiers et d’acquitter les frais y afférents – refuse délibérément d’en prendre possession. Peut-être prend-il un plaisir pervers à voyager muni d’un passeport diplomatique sénégalais offert par le charitable Sénégal, ce pays devenu, depuis 1983, la patrie de secours des apatrides camerounais.
Il est inacceptable qu’une République exerce un tel chantage à l’encontre de ses ressortissants.
Georges Dougueli