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Gilbert Tsimi Evouna après son départ de la CUY : « Je ne suis plus mais j’y suis »

Tsimi Evouna

Après qu’il a été remplacé le 3 mars 2020 par Luc Messi Atangana désormais maire de ville de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna a réagi sur les ondes de la radio communautaire Nkul Ongola le lendemain.

Tsimi Evouna
Gilbert Tsimi Evouna (c) Droits réservés

Le 3 mars 2020, Luc Messi Atangana a été élu maire de la ville de Yaoundé par les conseillers municipaux, remplaçant à cette fonction, Gilbert Tsimi Evouna qui était jusque-là délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine.

Le 4 mars 2020, l’ex délégué du gouvernement a donné ses impressions sur son départ de la CUY. C’était au cours d’une émission présentée par le Pr Daniel Anicet Noah sur la radio Nkul Ongola.

Après avoir accueilli GTE en langue française, le journaliste émérite a passé le relai à Jean Amougou pour s’entretenir avec l’hôte du jour en langue Ewondo. La question simple étant « Quel message transmettre aux auditeurs particulièrement aux habitants de la ville de Yaoundé après votre ton départ (le vouvoiement n’existant pas en Ewondo) de la communauté urbaine ? »

La réponse de Tsimi Evouna

« Mayi na ma kat bo na, messiki fe veda, meneu », a déclaré GTE dans sa langue maternelle. En traduction dans la langue de Molière, « Je voudrais leur dire que je ne suis plus (à la communauté urbaine) mais j’y suis ». Comment comprendre donc ces propos de Gilbert Tsimi Evouna ?

Servira-t-il de conseiller ?

Même si GTE n’a pas expliqué sa phrase philosophique, l’on y perçoit tout de même sa présence en dépit de son absence, à la CUY. Mais de quelle manière pourrait-il intervenir ?

Au vu de ses quatorze années passées à ces fonctions, il est évident que celui qui a bénéficié de la confiance du président Paul Biya après le décès de Nicolas Amougou Noma, a beaucoup gagné en expérience.

De ce fait, il est convaincu que Luc Messi Atangana, le nouveau venu, bien que rompu à la tâche en matière de décentralisation, n’hésitera pas à lui demander conseil pour mener à bien l’exercice de la tâche qui lui incombe désormais.

Continuera-t-il d’exercer le pouvoir ?

C’est l’ultime hypothèse que l’on puisse émettre aux propos du membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais(RDPC). Mais en réalité, penser que Gilbert Tsimi Evouna ait encore main mise sur la CUY serait trop réfléchir au vu de la nouvelle configuration administrative de la ville. Sous ce rapport, conseiller en tant que patriarche ou sage oui. Mais le nouveau venu sera à son tour jugé au pied du mur.

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Que retenir de Gilbert Tsimi à la tête de la CUY ?

Il y a 14 ans, le fils d’Evouna Bella bénéficiait de la confiance du président Paul Biya pour présider aux destinées de la communauté urbaine de la ville aux sept collines. Il remplaçait alors à ce poste le défunt Nicolas Amougou Noma.

Lutte contre la construction anarchique

Dès sa nomination, la lutte contre la construction anarchique a été son cheval de bataille. Il s’agissait alors de mettre en pratique la loi interdisant la construction sur des zones dangereuses (marécages, collines …). Dans cet exercice, les populations du quartier Abobo, arrondissement de Yaoundé 2 et autres Mbankolo ont, en toute conscience, vu leurs maisons être démolies.

Cette opération de casse a valu le nom de Jack Bauer à Gilbert Tsimi Evouna et n’a pas manqué de donner de l’inspiration aux humoristes à l’instar de Kaiser Show qui parodiait les paroles de GTE en ces circonstances.

Lutte contre la vente anarchique

Loin de tenir un discours dithyrambique sur le successeur de Nicolas Amougou Noma, notons aussi que le commerce aux bords des routes dans les marchés avait été proscrit par GTE.

Après avoir parlé sans être compris des commerçants, l’autorité municipale a mis sur pied une police spéciale dans la CUY qui se chargeait de ramasser les articles des vendeurs ne se conformant pas à la règle. Là encore, on retiendra de lui, le nom Awara ; un nom donné aussi à la pluie qui arrive parfois de manière inopinée. Les commerçants du marché Mokolo peuvent en témoigner.

Un grand architecte

C’est ainsi que qualifient la plupart des citoyens de la ville que Lebledparle.com a interrogé. Des espaces touristiques en passant par le reboisement jusqu’à l’embelissement de plusieurs coins, nul ne peut le lui enlever.

Le nettoyage dans les marchés

Du règne de GTE, l’on a constaté un désir de lutter contre l’insalubrité dans les marchés. A titre d’illustration, chaque marché avait ses jours de nettoyage. Tenez, le marché Mokolo est fermé les mercredis, question de permettre aux équipes d’hygiène et salubrité du Cameroun(Hysacam) de faire leur travail, pas d’activité commerciale au marché du Mfoundi les dimanches, et à Biyem-Assi au marché Acacias, chaque vendredi matin, c’est le nettoyage sous la supervision des délégués du marché. Au vu de l’adage il n’y pas de perfection de ce monde, le règne de Tsimi Evouna à la tête de la CUY n’en est exempt.

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 L’hygiène et la salubrité

Malgré son désir ardent d’assainir la ville, le problème d’hygiène et salubrité se pose encore avec acuité dans la cité capitale. En faisant un tour au marché Mokolo ou encore au marché du Mfoundi, c’est moins agréable à voir.

Comme mobile à ce phénomène, la propreté du marché, oui, mais où déverser les ordures quand les bacs inondent en un laps de temps ? Là reste la principale préoccupation.

En outre, il ne se passe pas trois mois sans que les agents d’Hysacam n’aient manifesté leur mécontentement. Une fois en colère, les ordures jonchent les rues et les odeurs pestilentielles étouffent l’odorat. Pourquoi cet état de chose ?

L’éternel problème d’embouteillages

Quoi qu’il en soit, la communauté urbaine qui chapote les communes doit interpeller le ministère des Travaux publics ou encore celui du Développement urbain. Or, se rendre à ses occupations personnelles le matin, c’est un véritable combat de titan à cause des embouteillages. A l’origine du phénomène, le manque d’aménagement des voies de contournement qui pourraient décanter la situation.

Tels sont donc entre autres, les défis auxquels fera face, Luc Messi Atangana, qui a d’ailleurs promis, au microphone de la CRTV radio, de poursuivre l’œuvre que son prédécesseur a entamée.

Bon repos à Monsieur le délégué du gouvernement et bon vent au maire de la ville nouvellement élu ! 


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