Trois ans après la promesse de l’ex-président français François Hollande lors d’une conférence de presse à Yaoundé, la France vient de déclassifier certains documents classés « Top secret » contenant des vérités cachées pendant plus d’un demi-siècle sur la répression des nationalistes camerounais qui exigeaient le départ des colons français du Cameroun.
« Comme elle s’y était engagée en 2015, la France contribue à faire toute la lumière sur les épisodes tragiques de la répression des maquis indépendantistes des années 1950 et 1960 au Cameroun.
Une première série de plusieurs fonds d’archives diplomatiques relatifs à ces événements pour la période 1957-1969 a été classée, inventoriée et rendue consultable à la salle de lecture du centre des Archives diplomatiques de La Courneuve. Tous les documents de ces fonds émis par le quai d’Orsay et portant une mention « très secret », soit une centaine, ont été déclassifiés. Le travail d’inventaire, de classement et de déclassification des documents relatifs au Cameroun pour la période allant jusqu’à 1971 se poursuit et devrait s’achever en 2019», rapporte Cameroun Info qui qui tire l’extrait d’une note d’information publiée par le Ministère français des affaires étrangères.
Il s’agit ainsi d’une suite favorable à une question du journaliste et patron de Presse, Severin Tchounkeu pendant une conférence de presse conjointe de François Hollande et son homologue Paul Biya, au Palais de l’Unité à Yaoundé le 03 juillet 2015.
« Monsieur le Président, 50 ans après les indépendances, il demeure un conflit latent, historique, sur la période d’administration du Cameroun par la France. Le moment n’est-il pas venu d’adresser cette question en déclassifiant les documents y relatifs ? Le Cameroun peut-il s’attendre à une démarche de votre part, similaire à celle que vous avez effectuée en Algérie ? » avait interrogé le journaliste.
François Hollande avait alors apporté la réponse ci-après : « C’est vrai qu’il y a eu des épisodes extrêmement tourmentés et tragiques même. Puisqu’après l’indépendance, il y a eu une répression en Sanaga-Maritime, au pays Bamiléké, et nous sommes, comme je l’ai fait partout, ouverts pour que les livres d’histoire puissent être ouverts, les archives aussi ».
La jeune génération pourrait bientôt connaitre les vérités cachées de la guerre pour l’indépendance du Cameroun qui a opposé entre les années 50 et 60, les nationalistes au pouvoir colonial sous le joug de la France.