Haman Mana s’est adressé à ceux qui perçoivent d’un mauvais œil la montée en puissance de ces deux artistes qui font l’actualité musicale au Cameroun : Grand Barack et Nyangono du Sud. Les deux sont victimes des critiques de certains Camerounais qui estiment que ce qu’ils font n’est pas de leur âge. Pas plus loin que cette semaine, un journal local se posait la question de savoir s’il s’agissait de délinquance sénile ou de puberté tardive qui animent les deux artistes. Or, ces « deux vieux » sont dans la tendance et vivent pleinement leur extase sans déranger qui que ce soit, pense Haman Mana, le directeur de publication du journal Le Jour.
Voici la publication d’Haman Mana recueillie par Lebledparle
« Voici donc deux petits vieux qui ont décidé de vivre leur délire, sans déranger personne. Ils sont parés de quincaillerie et ont des coiffes au diable, en tous cas pas de celles qu’on attend des sexagénaires qu’ils sont…Ils ne font et ne veulent du mal à personne, ces deux messieurs. Surtout que dans la vie de tous les jours, l’un est un honnête vendeur de casseroles de cuisine, et l’autre, un digne ferronnier. Ils sont de braves pères de famille qui ont décidé, avec ou sans le talent, de jouer les stars de la musique, en pastichant les somités de l’art, réseaux sociaux aidant, mais en faisant comme cela leur plaît.
La réaction des camerounais c’est un chapelet de quolibets, où le vulgaire est au coude à coude avec le grégaire. Tout Camerounais qui sort de sa maison a pourtant déjà matière à déverser sa bile sur quelqu’un, depuis les responsables qui ne ramassent pas les ordures, jusqu’aux fonctionnaires, tous corps et grades confondus, qui leur » font ça dur », selon une expression que je déteste.
Foutez leur la paix
Mais que font ces deux papas, n’est rien d’autre, que ce que font tant de Camerounais qui portent des godasses de foot le dimanche et s’en vont courir derrière un ballon de foot…Tous n’auront jamais le talent de Jean Louis Mama. Mais ne se défoulent-ils pas pour leur plus grand bien ? La vérité, c’est que l’on est une société de conformistes encroûtés, où le moindre individu qui fait les choses autrement que le troupeau est indexé. Ces deux petits vieux seraient au quartier en train de boire la bière et de manger le poisson braisé …Pimenté, chaque soir, que personne ne les aurait jamais insultés. On va devoir souffrir qu’ils soient là à faire ce qu’ils font. Cela leur plaît, et ils ne dérangent personne … Foutez leur la paix ! »