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Harry Roselmack : « Je suis ramené à ma condition nègre »

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(c) Voici.fr

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Il est en colère Harry Roselmack. Et très préoccupé. Selon lui, les français retournent au plus primaire des racismes. Un climat qu’il dénonce aujourd’hui.

Il est plutôt discret et n’a pas l’habitude de crier ses indignations. Mais aujourd’hui Harry Roselmack estime que l’heure est suffisamment grave pour ne plus se taire.

Le présentateur de 7 à 8 vient de signer une tribune plutôt saignante dans le Monde. Membre du club Averroes qui milite pour l’intégration des minorités ethniques dans les médias, Harry Roselmack rappelle d’abord son attachement à la république « Je me vois peu, explique-t-il, mais je ne me vois pas noir (…) La république, son slogan et ses lois parviennent, la plupart du temps à me le faire oublier. »

Le journaliste exprime ensuite le malaise qu’il sent monter en France. « Voilà qu’une minorité grandissante qui se présente comme gardienne (…) de cette république vient briser cette prouesse cocardière. Me voilà ramené à ma condition nègre. Me voilà attablé avec d’autres noirs parce qu’ils sont noirs. Et me voilà en train de m’offusquer d’une idiotie qui ne m’atteignait guère : le racisme »

Pour approfondir :   Eto’o sur la nouvelle génération de lions indomptables : «Ils ont pratiquement le même âge avec moi» - Sur TF1

Face aux insultes xénophobes dont a été victime récemment Christiane Taubira, il réclame la vigilance. « Ce qui me chagrine, écrit-il, c’est le fond de racisme qui résiste au temps et aux mots d’ordre, pas seulement au sein du FN, mais au plus profond de la société française. C’est un héritage des temps anciens. »

Pour étayer son propos, Harry Roselmack fouille dans ses souvenirs. « Combien de fois, confie-t-il, ai-je dû expliquer à un restaurateur ou même à un camarade que les vieilles affiches Y’a bon Banania qu’ils accrochent à leurs murs ne peuvent pas être regardées qu’avec amusement ou nostalgie. »

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Une anecdote pas si légère que ça selon le journaliste. « Tant que l’on laissera ces peaux de Banania traîner dans nos cerveaux, des glissades et dérapages vers l’injure raciste sont à craindre », conclut-il.

 

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