Les dernières statistiques du Comité national de lutte contre les drogues (CNLD) indiquent une augmentation significative de la consommation de drogues dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, toutes confrontées à des crises sociales et sécuritaires. Selon le ministère de la Santé publique (Minsante), ces zones comptent le plus grand nombre d’usagers de drogues cherchant à se faire traiter.
Le ministre de la Santé, Malachie Manaouda, a souligné le lien entre les troubles sécuritaires et l’escalade de l’addiction lors de la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues. « La crise sécuritaire et sanitaire est un facteur aggravant de la problématique de la drogue, » a-t-il affirmé.
Le CNLD rapporte que depuis 2021, ces régions représentent environ 43 % des nouveaux cas de toxicomanie nécessitant une intervention médicale. Face à cette situation alarmante, le Minsante appelle à une campagne de sensibilisation accrue. « Je lance un appel urgent à la sensibilisation, » a déclaré Malachie Manaouda le 11 juillet à Yaoundé.
L’effort de sensibilisation ne se cantonnera pas uniquement aux régions en crise mais s’étendra à l’échelle nationale, en ligne avec les recommandations de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime qui préconise la prévention comme investissement essentiel.
Le Cameroun prévoit de renforcer les initiatives de sensibilisation et de fournir aux communautés les outils nécessaires pour lutter plus efficacement contre la consommation de drogues. Le Minsante envisage aussi de promouvoir le dialogue entre les acteurs concernés et de renforcer la coopération internationale. Des mesures spécifiques sont également prévues pour responsabiliser les jeunes, particulièrement vulnérables à cette épidémie de drogue.