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Hervé Emmanuel Nkom au sujet de l’ENAM : « Je ne suis pas sûr qu’ils forment les meilleurs »

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Pour remédier aux scandales incessants qui surviennent à l’Ecole normale d’administration et de la Magistrature(ENAM), Hervé Emmanuel propose une réforme.

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Hervé Emmanuel Nkom (c) Droits réservés

Les résultats définitifs du concours d’entrée à l’ENAM publiés le 4 octobre 2020 ne font toujours pas l’unanimité au sein de l’opinion. Pour certains, les résultats auraient été entachés de « favoritisme » tandis que d’autres à l’instar du « Mouvement 10 millions de Nordistes », dénoncent le non-respect des quotas alloués au Septentrion en matière de concours.

La qualité des enseignements

S’exprimant au sujet de ce qui est considéré comme un énième scandale dans l’Ecole qui pourtant est censée former les hauts cadres du pays, Hervé Emmanuel Nkom doute dans un premier temps, de la qualité des enseignements qui y sont dispensés : « D’abord, je ne suis pas sûr qu’ils forment les meilleurs et je ne suis pas sûr que dans son organisation, ce soit un objectif qui n’ait pas une contre-productivité en termes de conséquences. Je vous donne un exemple. Pour avoir été dans une école d’administration en France, on ne forme pas au même endroit des gens qui peuvent se retrouver dans une position de conflit d’intérêt. C’est-à-dire que vous ne pouvez pas, dans la même année, au même endroit former les inspecteurs des impôts, les inspecteurs des douanes, les inspecteurs de l’administration du travail et les magistrats. Si vous vous trouvez dans une ville comme Douala, cela peut être le cas et cela a parfois été le cas, le procureur de la même promotion que le préfet ou le sous-préfet, qui est de la même promotion que le trésorier payeur général, le receveur municipal de la ville ou de telle commune d’arrondissement. Vous voyez que ce genre de relation, même entre gens comme vous et moi qui avons eu la morale finissent par déboucher sur des conflits, des confusions ou des complicités », explique le membre du RDPC.

Ce qui devrait être

Pour étayer ses arguments, le banquier de formation cite en exemple le fonctionnaient des grandes écoles européennes :« En France, les inspecteurs des impôts sont formés à Clermont-Ferrand, c’est le cas du professeur Alaka Alaka. Quand il lui a fallu parfaire sa formation, il est allé à Clermont –Ferrand. L’ENA n’est même plus à Paris, elle a quitté la rue universitaire et est maintenant à Strasbourg. Les inspecteurs des douanes sont formés à Neuilly, les commissaires de police à Lyon, les officiers de gendarmerie sont formés à Melun. L’école militaire de Saint-Cyr se trouve en Bretagne. On ne forme pas les cadres au même endroit afin d’éviter de créer des syndicats de malfaiteurs et autres », illustre-t-il.

Ce qu’il faut bannir

Par conséquent, regrette l’homme politique, « Réduire toute la gestion de la vie publique à l’ENAM c’est créer des fabriques de gens dont on ne peut pas avoir la garantie de la réussite, de la productivité et du contrôle. Et ça se termine comme ça se voit là maintenant. Les gens qui, dit-on, paient pour entrer amortissent leur investissement au bout de quelques temps. Donc ils se paient sur la bête », a-t-il déclaré sur le plateau de ABK radio le lundi 19 octobre 2020.

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Suggestions

Pour pallier la situation, pense le supporteur numéro 1 de Paul Biya, « Au minimum il faut réformer l’ENAM à défaut de faire autre chose. L’ENAM est un projet pour donner à l’administration des cadres qu’il lui fallait pour reprendre la direction des affaires qui étaient avant entre les mains de la puissance coloniale, mais aujourd’hui je pense qu’on est en train de dévoyer ce centre de formation », a-t-il suggéré.


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